Après un réchauffement rapide à la fin du XXe siècle avec l'accumulation des gaz à effet de serre, la température terrestre reste depuis quasi inchangée. Ce phénomène résulte de courants dans l'océan Atlantique, affirme une nouvelle recherche.
Plus d'une dizaine de théories ont été avancées pour expliquer cet apparent paradoxe dont s'emparent les climato-sceptiques pour mettre en doute la réalité du changement climatique.
Parmi ces hypothèses, il y a les effets de la pollution qui fait écran aux rayons solaires, un regain d'activité volcanique et des tâches sur le soleil, notent les auteurs de la recherche de l'université de Washington à Seattle, publiée jeudi dans la revue américaine "Science.
Selon leurs travaux, la chaleur ne reste pas à la surface de l'Atlantique, elle descend dans les profondeurs, transportée par un cycle naturel des courants. "Un grand nombre de recherches faites précédemment se concentraient sur les symptômes à la surface de la Terre", relève Ka-Kit Tung, le principal auteur.
Accélération du courant
"Nous nous sommes concentrés sur des observations dans les fonds océaniques", précise-t-il. L'étude montre qu'un courant se déplaçant lentement dans l'Atlantique, qui véhicule la chaleur entre les deux pôles, a accéléré au début du XXIe siècle, précipitant la chaleur absorbée par les eaux en surface à 1500 mètres de profondeur.
La plupart des études précédentes portaient sur la variabilité à court terme ou des particules dans l'eau pouvant bloquer les rayons solaires sans pouvoir expliquer la chaleur accumulée manquante depuis plus d'une décennie.
Selon les données historiques, ces courants changent tous les 30 ans avec une alternance de cycles produisant des eaux de surface plus chaudes et plus froides quand la chaleur est transportée vers le fond.
Selon ces chercheurs, le réchauffement rapide du climat lors des trois dernières décennies du XXe siècle peut être attribué pour 50% aux gaz à effet de serre et pour le reste au cycle de ces courants dans l'Atlantique, qui ont maintenu plus de chaleur dans les eaux de surface. (ats)