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Dépistage des cancers du sein : 5 questions pour s'informer et se décider

16-09-2017 16:28  Rédaction

Avec 54 062 cas estimés en 2015, le cancer du sein est à la fois le plus fréquent mais aussi le plus mortel chez la femme. L’Institut national du cancer publie un nouveau livret d’information afin de répondre aux principales questions des femmes de plus de 50 ans sur la maladie et ses examens de dépistage.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Selon l'Institut national du cancer (Inca), il représente plus du tiers de l'ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme. Il s'agit d'une maladie multifactorielle, ce qui signifie que plusieurs facteurs influent sur le risque de sa survenue.

Outre le sexe (plus de 99% des cancers du sein touchent les femmes), les quatre principaux facteurs de risque de cancer du sein sont: l'âge (deux tiers des cancers du sein surviennent après 50 ans), les antécédents personnels de maladie (cancer du sein, de l'ovaire et/ou de l'endomètre), les antécédents familiaux de cancers et les prédispositions génétiques au cancer du sein (BRCA1, BRCA2). L'hygiène de vie a également son importance, comme la consommation de tabac et d’alcool, le surpoids et le manque d'activité physique.

Pourquoi participer au programme de dépistage organisé ?

Le programme de dépistage organisé s’inscrit dans un dispositif national mis en place par les autorités de santé. Son objectif est double: réduire la mortalité liée au cancer du sein et garantir une information et une qualité des soins aux personnes concernées. Les clichés pris lors de la mammographie bénéficient systématiquement d’une seconde lecture faite par un autre radiologue.

Il s'adresse aux femmes de 50 à 74 ans, sans symptôme apparent ni facteur de risque particulier et est pris en charge à 100% par l'assurance maladie, sans avance de frais. Les femmes à risque élevé ou très élevé n'y sont pas éligibles car pour ces dernières, une surveillance spécifique est mise en place avec, le plus souvent, une mammographie annuelle. Par ailleurs, un examen clinique des seins (palpation) par un professionnel de santé est recommandé tous les ans dès l’âge de 25 ans.

Quels sont les risques de ne pas réaliser ce dépistage ?

Le dépistage permet de repérer une lésion avant l’apparition de symptômes et notamment de détecter des cancers moins évolués, avant qu’ils ne soient palpables. Plus les cancers du sein sont détectés tôt et plus les chances de guérison sont importantes car il ne faut pas oublier qu'elle dépend de plusieurs facteurs dont l’âge, la taille et le type de la tumeur et le stade de la maladie.

"La survie à 5 ans est de 99% pour un cancer du sein détecté à un stade précoce, elle est de 26% pour un cancer métastasé.", fait ainsi savoir l'Inca. Sans oublier que les cancers détectés à un stade précoce permettent des traitements moins lourds et moins agressifs avec moins de séquelles. Un généraliste ou un gynécologue est un interlocuteur privilégié pour répondre à toutes les questions sur le sujet et pour être orienté, en fonction de son âge et de son niveau de risque, vers la modalité de suivi la plus adaptée.

Existe-t-il un risque de surdiagnostic ?

Le surdiagnostic correspond à la détection par le dépistage d’un cancer qui n’aurait pas été diagnostiqué pendant la vie du patient en l’absence de dépistage. Selon l'Inca, les cancers du sein qui vont évoluer sont majoritaires, mais ceux qui n'auront pas de conséquences sont de l'ordre de 10 à 20% des cancers détectés. Mais actuellement, les médecins ne disposent d'aucune méthode pour anticiper l'évolution d'une masse tumorale.

Ses chiffres indiquent que le rapport entre le nombre de décès par cancer évités et le nombre de cancers surdiagnostiqués varie de 2 décès évités pour un 1 cas de surdiagnostic à 1 décès évité pour 10 cas de surdiagnostic. En 2012, les chercheurs du groupe "Euroscreen" ont dressé le bilan des expériences nationales menées en Europe.

Leurs résultats ont montré que le sur-diagnostic représente en moyenne 6,5% du total des cancers diagnostiqués, correspondant à 4 cas pour 1 000 femmes dépistées. "Les enjeux actuels sont le développement de la recherche visant à l'identification de biomarqueurs d'évolution des petites tumeurs et à la mise en œuvre d'une désescalade thérapeutique, en vue d'éviter des examens inutiles et de limiter au maximum le surtraitement et le suivi des patientes.", affirme l'Inca.

Et de cancers radio-induits ?

La mammographie expose à des rayons X, développer un cancer à la suite d’une exposition est donc un risque établi. Ce dernier constitue d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle l’intervalle entre deux dépistages est de deux ans et qu’en l’absence de facteurs de risque, elle n’est pas proposée avant 50 ans. "Par ailleurs, après 50 ans, la composition des seins se modifie et les doses de rayons nécessaires à la mammographie sont plus faibles.", affirme l'Inca.

Mais il est essentiel de noter que le nombre de décès évités avec le dépistage est largement supérieur au risque de décès par cancer radio-induit. Un risque par ailleurs estimé faible puisque celui-ci est, dans la tranche d’âge et pour la population ciblées par le dépistage organisé, de l’ordre de 1 à 10 cas pour 100 000 femmes ayant réalisé une mammographie tous les deux ans pendant 10 ans.(Santé magazine)



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