C’est un bien curieux cadeau auquel a eu droit le rassemblement pou la culture et la démocratie (RCD) et son ancien président Said Sadi à l’occasion de son 27ème anniversaire. Pas moins de 44 militants issus de la commune d’origine de Said Sadi, c'est-à-dire Aghribs, viennent de rendre public une déclaration dans laquelle ils annoncent leur démission collective du RCD ! Motif ? Ils reprochent à la direction sa gestion «antidémocratique du parti» et pis encore, la «délinquance politique».
«Nous (44) militantes et militants du RCD section des Aghribs (coordination), signataires de la présente déclaration, rendons publique notre décision de nous démarquer définitivement des structures locales, régionales et nationales du RCD, et dénonçons la gestion catastrophique antidémocratique” et l’état de déliquescence et “délinquance politique” dans lequel se débat le parti, réduit aujourd’hui à un club d’amis, voire à un registre de commerce au profit d’un seul homme» lit-on dans la lettre dont nous détenons une copie.
Ces 44 militants s’ajoutent aux 56 autres ayant claqué la porte du parti le mois d’octobre dernier multipliant ainsi les risque d’implosion d’un parti censé incarner la jeunesse, la liberté et la démocratie. Les démissionnaires soulignent les «dysfonctionnements internes, marqués par des purges arbitraires successives, ayant fini par vider le parti de ses compétences et privilégiant la promotion de la médiocrité, la violation récurrente des textes régissant le fonctionnement du parti."
La fronde au village de… Sadi
Ils s’élèvent également contre le «mépris envers les militants sincères et la promotion des étrangers (qui ont déjà trahi le Rassemblement) à des postes de responsabilité locale et régionale sont autant de raisons qui démotivent un nombre grandissant de militants et les poussent à quitter les rangs du parti."
Ces frondeurs d’Aghribs qui assurent certes que ces «pratiques ne sont pas propres à leur section», dénoncent cependant ce qu’ils appellent des «pressions exercées pour imposer le projet d’implantation d’un centre d’enfouissement technique dans la forêt des Bouhlalou». Ils ne comprennent pas pourquoi la direction du parti s’est «systématiquement alignée du côté de l’administration» au détriment de la population qui, elle, rejetait, lit-on, «dans sa majorité le projet d’implantation du CET."
Zone de turbulence
Le groupe des 44 militants dénonce par ailleurs le fait que «l’appareil politique du RCD» ait été dépêché afin de «terroriser la population et lui faire accepter ce projet dévastateur, à plus d’un titre», à grand renfort médiatique. Il faut savoir que même l’ex leader du RCD, Said Sadi était de ce fameux voyage aux Aghribs pour imposer l’implantation de ce Centre d’enfouissement techniques (C.E.T).
L’ex membre de la direction nationale Noureddine Ait Hamouda qui accompagnait cette délégation, s’était même excusé, mardi soir sur un plateau de télévision, auprès de la population d’avoir cautionné le projet. C’est dire que le RCD traverse une grave zone de turbulence dont il lui sera difficile d’en sortir indemne, surtout après l’exclusion de M. Ait Hamouda qui a fait beaucoup de bruit.