Les instances de football national sont appelées à faire preuve de sérénité dans le traitement de l’affaire du joueur tué au stade de Tizi-Ouzou pour ne pas envenimer la situation.
En effet, la Ligue nationale de football (LNF) était particulièrement attendue, sa réunion extraordinaire ayant pour objet le drame qui s’est noué samedi soir au stade de Tizi-Ouzou, avec la mort du joueur camerounais Albert Ebossé.
Ceux qui attendaient de voir cette instance frapper la JSK d’une main lourde en sont sans doute pour leurs frais. Cette instance, se refusant à agir à chaud, a préféré donner au temps le temps. Point de décision donc, mais la ligue a préféré lancé un appel à tous les acteurs, tous les acteurs du football Algérie, les invitant à se mobiliser « pour mener le combat contre ce phénomène, véritable danger pour la promotion du football national ».
Ne pas ajouter du drame au drame
L’autre message fort contenu dans le communiqué de l’instance présidée par Kerbadj est cette invitation à tous « les acteurs du Football Algérien (Dirigeants, joueurs, presse nationale) à plus de retenue et de sagesse dans le traitement de ce drame qui a endeuillé tout le football algérien ».
Le ton emprunt de sérénité qui marque le contenu du communiqué de la LNF est à saluer, car dans cette affaire qui nécessite sagesse et discernement, il ne s’agit pas d’ajouter du drame au drame. C’est forte de ce discernement que le Ligue a préféré réunir tous les éléments et tous les acteurs de l’affaire avant de prendre des sanctions, en dehors de la suspension du stade du premier Novembre qui est une mesure conservatoire.
Il y a eu mort d’homme, il y’ aura donc impérativement sanction pour que le crime ne reste pas impuni, surtout qu’en l’occurrence il s’agit pour les instances du football national d’envoyer un message fort à l’égard fort de l’opinion sportive internationale émue au plus profond par ce qui est arrivé samedi au stade de Tizi-Ouzou.
Sanction dans un cadre strictement sportif
Mais les sanctions doivent être mesurées et surtout rester dans un cadre strictement sportif. Car d’aucuns opportunistes comme pas possible, veulent profiter de ce malheureux drame pour régler leur compte avec la JSK, un club qui dérange. Ainsi certains ont appelé à sa relégation en seconde division, d’autres à sa suspension de toutes les compétitions nationale et continentales.
Une façon de tuer ce club qui a pourtant contribué à écrire la légende du football Algérien et Africain. Car dans cette affaire , finalement la JSK est aussi la victime en perdant son joueur, son stade en plus des dégâts sur son image de marque, désormais abîmée à jamais par ce meurtre infâme.
Si la prise de sanction est donc impérative, elle ne devrait pas pour autant échapper au sens de la mesure, car un éventuel excès provoquerait fatalement des conséquences imprévisibles. Car, il y a des parties qui n’attendent que le prononcé du verdict pour donner une connotation politique et réveiller, pour le coup, les démons de la violence en Kabylie, dont la JSK reste l’emblème.
Une sanction sévère sera d’autant plus mal venue que l’Algérie, est à, la veille d’une rentrée sociale et politique qui se présente sous des auspices des plus explosifs, qui plus est dans un environnement gros d’incertitudes. La pondération doit être de rigueur , car le vrai problème, auquel renvoie en dernier ressort la mort d’Albert Ebossé, c’est celui de la violence en Algérie. Et la LNF a vu juste en appelant, à juste titre tous les acteurs de la communauté sportive algérienne à se mobiliser contre ce phénomène.