Les rendez-vous politiques de Zéralda et de la coupole sont maintenant consommés. Et après ? Pendant des mois nous avions assisté à un battage politique et médiatique sans précédent comme si l’Algérie allait basculer d’une étape à une autre. Et pourtant, demain jeudi, le pays va se réveiller avec les mêmes lancinantes questions et les mêmes craintes.
L’effet d’annonce a largement dépassé le contenu de ces deux manifestations des partis du pouvoir et ceux de l’opposition. Que peut-on retenir de vraiment intéressant en dehors de cette incroyable emballement médiatique autour de deux événements politiques qui manquent terriblement de contenu ? Pas grand-chose.
A la coupole, on eu droit à des discours usés et rabâchés de Ghoul, Sahli et autres petits tribuns venus surtout faire acte d’allégeance de peur de subir un mouvement de redressement. A Zéralda, le congrès de l’opposition annoncé en grandes pompes, s’est transformé en une modeste «conférence nationale». On est obligé de tailler dans les objectifs et la jouer modeste tant tout le monde n’est pas là. Là aussi, rien de bien original. Des discours et uniquement des discours qui sonnent le déjà entendu.
A la coupole il y a eu du bruit, même beaucoup de bruit. Mais on attendait légitimement mieux pour des partis qui prétendaient ériger un «mur» pour sauver le président et le pays avec. Est-ce vraiment ces youyous et ces sourires radieux qu‘attendait le président de ces partis ? Ne seraient-il pas mieux inspirés d’aller sillonner le pays et expliquer aux algériens les enjeux économique, sécuritaires et géopolitiques de la crise algérienne ?
Le peuple attend…
A moins que l’objectif de ceux qui étaient venus participer à la fête du FLN soient mus par le seul souci de chahuter la réunion de l’opposition à Zeralda ; auquel cas, c’est un mauvais calcul. L’idéal aurait été que les deux parties se parlent. Qu’ils tentent de s’écouter sans s‘accuser. Parce que, dans ce duel à distance, il n' y a eu ni vainqueur ni vaincu. Il est question de l’avenir de l’Algérie et non pas de sombres appétits de pouvoir.
Force est de constater que les menaces qui pèsent sur le pays vont continuer à poindre avec ou sans Zeralda et la Coupole. Quand on observe les échanges à fleurets mouchetés entre les responsables du FLN et du RND sur la place publique alors qu’ils sont censés faire cause commune, il y a lieu de s’inquiéter. Et pas forcément de Daech.
Cela donne une pitoyable image de l’Algérie où des forces contradictoires cohabitent au sommet du pouvoir. Où sont donc les intérêts et les préoccupations des algériens dans ces diatribes que les médias consomment sans modération ? Il est difficile en effet de croire que ces gladiateurs politiques croisent le fer pour le bien du pays. Ce «tire toi que je m y mette», risque de provoquer des dégâts. La raison doit dès maintenant reprendre ses droits dans l’arène politique.