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CSI Mostaganem, Concours de Saut de l’Injustice ! Injustice, Iniquité, Inégalité…

28-08-2016 13:16  Khidr Ali

Du 26 octobre au 5 novembre 2016, sera organisé un concours d’équitation international, à Mostaganem, dans le haras privé de Mr M'Hamed Zoubir Metidji, président de la Fédération équestre algérienne.

Lancer un projet qui rapporte, mais qui au départ coûte, est une démarche économique courageuse, mais dépenser en sachant que cela ne sera que dépenser sans aucun retour financier, cela s’appelle gaspiller. Si Mr Metidji voit une possible retombée financière par l’organisation de ce concours, qu’il nous éclaire !

Gaspiller son propre argent, ce n’est déjà pas une bonne chose, mais gaspiller l’argent d’autrui, c’est encore plus grave. Alors il est temps de savoir avec l’argent de qui Mr Metidji s’amuse ?

L’édition de 2016 annonce 283 000 euros de dotations. Qui les finance ?

On pourrait nous rétorquer que cela ne nous regarde pas, et que c’est un concours privé ! Mais alors qu’on arrête de l’imputer au bilan fédéral de ce bureau, et de Mr Metidji en particulier. Si c’est une fête privée, qu’elle le reste, mais sans la participation du personnel de la Fédération et de ses élus, et surtout du sceau de cette institution pour ouvrir des portes et en défoncer d’autres.

Sur le dernier bilan de la Fédération, on a des frais d’organisation pour près de 4 milliards, et rétribution des dotations pour 33. 564 577,97 DA .  Y a-t-il lieux de croire que ceci implique des dépenses du CSI ? La gestion floue des affaires laisse s’infiltrer toutes les suppositions…

Les démarches entreprises pour appréhender les sponsors, sont-elles faites au nom d’un concours privé, ou au nom de la FEA ( Fédération Équestre Algérienne), organisme national reconnu d’utilité publique ?

Qui finance l’opération de transport des chevaux par bateaux depuis l’Europe ? Qui règle les notes de prise en charge totale des étrangers et à combien s’élèvent ces factures ?

Au final, combien de cavaliers étrangers viennent ? Qu’apportent-ils, ou au moins qu’espèrent-on retirer de leur venue tous frais payés ? Quelles retombées pour le pays que ce soit sur le plan économique ou touristique ou pour notre équitation ? Y a-t-il eu au moins une évaluation de cela, ou est-ce juste un moyen de briller sur un plan médiatique et espérer une ouverture à on ne sait quelle ambition personnelle à coups de milliards du contribuable en pleine crise financière ?

Certaines sources évaluent ces dépenses à 9 milliards, ce qui semble cohérent. A Mr Metidji de confirmer ou d’infirmer ces choses…

Pour ces événements, les cavaliers algériens à l’étranger sont courtisés, et sollicités pour qu’ils ramènent des étrangers avec eux, ce qui a été le cas, pour plusieurs d’entre eux, et en contrepartie on leur dit qu’ils sont carrément considérés au même titre qu’un étranger, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin de payer leur participation. Vous vous rendez compte de l’honneur. Considéré comme un étranger en Algérie, une vraie avancée !

Les cavaliers locaux doivent payer. Que ce soit les transports, les inscriptions bien coûteuses, leur prise en charge…

Alors pour se donner des airs de justice, on vient de décider de faire payer les participations sur le 1* et pas sur le 3*. Explication :

Les concours de saut internationaux, dits CSI, sont échelonnés de 1 à 5 étoiles(*), représentant le niveau de ces compétitions.

95% des participants sur le 1* sont des Algériens, et la dotation est de 21 000 euros. Alors ils doivent payer, et n’ont pas de prise en charge. Les 5% d’étrangers sont pris en charge, et probablement ne payeront pas, puisque personne ne peut vérifier, certains vont jusqu’à dire que Mr Metidji est prêt à payer de sa poche pour eux.  Rien d’étonnant, puisque tous les ingrédients sont là pour que la confiance ne règne plus…

Pour le 3*, avec 80% des participants étrangers et une dotation de 261 000 euros, les inscriptions sont gratuites. Là il y a une faille, et les cavaliers algériens pourront la relever, ils ne savent pas encore s’ils feront payer les Algériens ou pas. Si les cavaliers se mobilisent, ils pourront forcer l’organisateur à les honorer en les considérant  au même titre que les étrangers. Inscriptions gratuites, et prises en charge d’hébergement et repas, voire frais de déplacements.

Mais en faisant cela, on risque de voir les cavaliers 1* se lancer dans le 3*…  Difficile à gérer l’injustice…

L’année passée, Mr Lebreton, propulsé au rang d’entraîneur par son sponsor Mr Metidji avait interdit aux cavaliers d’Algérie de participer aux grosses épreuves dotées cette année à 62 500 euros. Pourront-ils y concourir cette année ?

La FEA sort de ses caisses 500 millions pour subventionner ce concours, et au final, que propose Mr Metidji à ses fédérés, de venir chez lui pour payer.

Un concours à 9 milliards pour une vingtaine d’étrangers qui viennent gratuitement, et une trentaine d’Algériens frustrés par le manque de compétitions, à payer pour faire la différence, dans la plus grande des indifférences.

Combien rapportent les inscriptions des cavaliers algériens par concours? 60 millions ? Environ 4000 euros.

Pourquoi les faire payer ? Pour le fun ? Pour faire des bénéfices ? Pour marquer la différence ?

Peut-être que des corrections et des précisions de chiffres devront être apportées pour nous éclairer, mais en gros, 4000 euros, c’est le prix de l’injustice, sur un concours de 9 milliards.

Abderrahmane Djilali

(Cavalier algérien installé à l'étranger)

Mis à cheval en 1969, Abderrahmane Djilali a commencé la compétition officielle en national en 1976, champion d'Algérie juniors en 1979. Les classements et les victoires s’enchaînent, vice champion en 1981, 3 ème en 1982, puis interruption l'année du Bac, puis service national... après la reprise des compétitions, il participe au championnat du monde universitaire en 1992 sur fonds propres. A l'époque ça ne fonctionnait pas. Il avait même vendu sa voiture pour acheter le billet d'avion...

En 1994, il part à l'étranger pour essayer d'atteindre le niveau international. Stages de formation se suivent, dans les pur-sang, dans le show, dans le dressage pur, puis retour au saut d'obstacles, et enfin, compétition internationale avec classements. Travail sur les chevaux difficiles, développement de techniques d'enseignement, aboutissement aux thérapies. Formation en ostéopathie équine, en kinésiologie, en thérapies énergétiques, développement en techniques de rééducation basés sur le dressage, la communication animale et la gymnastique...

Aujourd'hui président du DZ-Equestrian-Team, agréé en Belgique, qui est une association réservée aux cavaliers algériens à l'étranger, dans le but d'en dégager une élite. Ce qui prend forme, puisque DZ-Equestrian-Team a déjà participé à des compétitions internationales ( CSI) avec nombreux classements.



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