La chute des prix du pétrole, malgré un léger rebond cette dernière semaine, a fini par convaincre les responsables Algériens d’agir même en international, en parallèle aux mesures de rigueur qui sont déjà opérationnelles au niveau interne.
Ainsi, le, président Bouteflika, qui a récemment reçu le président vénézuélien, Carlos Madura, dans le cadre d’une tournée de concertation avec les pays de l’OPEP a décidé de donner un prolongement à cette initiative.
Cela en décidant d’envoyer des émissaires dans plusieurs pays producteurs de l’or noir, histoire de les sensibiliser sur la nécessité d’une solution "consensuelle et durable". Ainsi, le ministre de l’énergie, Youcef Yousfi est envoyé en Azerbaïdjan pour remettre un message au président Ilhem Aliyev, un message dans lequel il était question de "la nécessité d'une concertation" entre les pays producteurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ceux n'appartenant pas à cette organisation.
Tayeb Louh, ministre de la Justice est dépêché pour sa part en Arabie Saoudite, porteur d’un message au nouveau roi Salman Ben Abdelaziz. Il a rencontré également le ministre saoudien du Pétrole Ali Ben Ibrahim Nouaimi, dont le pays est un des principaux producteurs de pétrole dans le monde.
Prônant un prix "juste, rémunérateur et équitable" pour les exportations pétrolières, l'Algérie prévoit, dans l'avenir immédiat, de multiplier les initiatives en vue de parvenir à la stabilité du marché dont les soubresauts frappent de plein fouet les économies concernées, les plus fragiles en premier lieu.
C’est ce que souligne un communiqué de l’APS. Il faut dire que la démarche des autorités algériennes (envoi d’émissaires) est nouvelle, mais au même temps elle se veut comme une continuation de ce qui avait été entrepris dans le passé, au moment ou le pays était déjà confronté à cette situation de baisse drastique des revenus pétrolier.
Dans les années 1980, au moment où ce qu'on a appelé la "guerre des prix" faisait rage dans un contexte géopolitique mondial extrêmement sensible, l'Algérie avait plaidé, malgré tout et presque seule contre tous, pour la solidarité des pays producteurs contre les effets d'un effondrement historique des prix du baril, au détriment de toutes les parties prenantes au marché pétrolier, exportateurs et consommateurs.
Auparavant, en 1975 lorsque la revendication stratégique d'un nouvel ordre économique mondial était lancée, elle avait accueilli le premier sommet des chefs d'Etat de l'Opep au cours duquel elle s'était évertuée à défendre les mêmes principes de justice et de solidarité mutuellement avantageux qu'elle défend aujourd'hui 40 ans plus tard.
Reste maintenant à s’interroger sur l’efficacité d’une telle démarche. Mais à priori, on la voit mal influer positivement les cours pétroliers et encore moins sur la position des grands pays de l’OPEP comme l’Arabie saoudite, le leader du cartel, qui a suffisamment de réserves pétrolières mais aussi financières pour supporter à long terme les effets de cette crise pétrolière qui s’inscrit aussi dans le cadre d’une guerre stratégique mondiale sur le plan énergétique.