La compagnie espagnole Swiftair a été mise en examen jeudi dans l’enquêteen France sur le crash d’un avion affrété par Air Algérie, dans lequel 116 personnesavaient péri en 2014, rapporte l’AFP qui cite des sources judicaires proches dudossier.
Les juges soupçonnent d’importants manquements dans la formationdes pilotes, dont les compétences avaient été mise en cause par des spécialistes,malgré les dénégation de la compagnie.
Cette compagnie de leasing a été mise en examen pour «homicidesinvolontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquementà une obligation de prudence ou de sécurité», a précisé une des sources citée par l’AFP pour qui il s’agit de la première mise en examen dans cette affaire.
Pour rappel, le 24 juillet 2014, un McDonnell Douglas, loué par Swiftair à Air Algérie,s’était écrasé dans le nord du Mali avec à son bord 110 passagers, dont 54Français, et six membres d’équipage, tous espagnols.
D’après une expertise judiciaire rendue en décembre 2016, le crash a étéprovoqué par la non-activation du système d’antigivre des sondes moteur par lespilotes alors que les conditions météorologiques requéraient sa mise en route.
Le givrage des sondes a conduit àune diminution de la vitesse de l’appareil, puis à son décrochage qui n’a paspu être rattrapé.
Ce scénario est aussi celui retenu par le Bureau d’enquêtes et d’analyse(BEA) en France dans un rapport rendu en avril 2016.
Les conclusions des experts, dont l’AFP a eu connaissance, sont sévèrespour la compagnie.
A leurs yeux, l’entraînement au sol et sur simulateur, «insuffisant etincomplet», des deux pilotes, contribue à expliquer qu’ils «non pas détectés outrès tardivement» la perte de vitesse de l’appareil ainsi que leur «manque deréaction adaptée» quand il a commencé à décrocher.
Le fait que les deux pilotes, tous les deux saisonniers, ne volaient quequelques mois par an avec de longues périodes d’interruption a aussi contribué à «rabaisser leur niveau de performances face à dessituations inusuelles», ajoutent-ils.
«Ni le BEA français, ni les magistrats espagnols, qui ont aussi diligentéune enquête, n’ont retenu la responsabilité de Swiftair qui ne peut comprendreêtre mise en examen aujourd’hui en France pour les mêmes faits», ont réagi àl’AFP ses avocats Sébastien Schapira et Marion Grégoire. (Avec agence)