Les milliers d’Algériens qui ne rêvaient que de victoire contre le Cameroun, se sont réveillés lundi avec une grosse gueule de bois. Et pour cause, les camarades de l’étincelant (le seul dans le naufrage collectif) Mahrez sont encore une fois passés en travers. Confronté à un problème de riche, avec un effectif à faire rêver n’importe quel coach, l’entraineur serbe se devait d’aligner un « onze » fringuant face à des « lions indomptables » qui ne le sont pourtant plus, leur équipe étant en phase de reconstruction.
Il n’en est rien sur le terrain. A part, le premier quarte d’heure, où les algériens, avec un pressing haut, ont pu poser et imposer leur jeu avec à la clé un but à la 12ème minute de Hillal Soudani sur une remise de la tête de Slimani, le reste de la première mi-temps s’est joué à l’avantage des joueurs du coach Belge Hugo Brousse, qui a su réaménager son dispositif de jeu, avec une occupation plus intelligente des espaces et une bonne articulation des différentes lignes.
Si bien que les camerounais ont vite fait de prendre le dessus, poussant les algériens à se retrancher dans leur périmètre, comme s’ils jouaient en terrain adverse. En beaucoup de téléspectateurs avaient cette impression que les algériens étaient à Douala. Cette domination des camerounais, eux même supris par le bafouillage des algériens, a fini par payer avec une égalisation des plus logiques. Ils auraient pu aller à la pause citron avec un deuxième but du break, n’était cette détente horizontale de Mboulhi.
Au retour des vestiaires, l’entraineur Serbe se devait d’apporter des changements, au plan tactique en optant pour un dispositif plus offensif et un changement de rythme dans le jeu. Mais les Verts n’ont pas été en mesure de changer de registre au bloc camerounais. Les changements apportés par l’entraineur serbe avec l’incorporation de Brahimi puis Feghouli n’ont rien apporté. Et c’est en toute logique que l’arbitre a sifflé la fin avec un match nul qui prolonge ainsi le signe indien pour les algériens toujours incapables de battre les camerounais.
La partie vue sous l’angle des joueurs algériens permet d’affirmer que Boudebouz dans le rôle de meneur est une erreur de casting. Il a joué à se faire plaisir avec des dribles de trop, au lieu d’être a service du collectif. On comprend pourquoi avec Hallilodzic, le montpelliérain était abonné au banc. Dés son entrée Brahmi n’était pas plus inspiré, victime du manque de temps de jeu. Catastrophique l’était aussi le latéral droit qui, non seulement n’a pas apporté le surnombre en attaque, mais il a été incapable d’assumer son rôle de défenseur. Le but camerounais est venu de son côté, après avoir été pris de vitesse.
Ghoulam a tenu son rang , mais il a multiplié souvent les longues balles qui faisaient le bonheur des défenseurs camerounais. En définitive, on a pas vu l’équipe algérienne qu’on attendait avec son jeu habituel fait de petites passes, d’enchainement et de décollage. C’est à croire que l’entraineur serbe veut imposer une autre philosophie, une autre identité de jeu. Mais ce n’est pas au moment d’entamer les éliminatoires de la coupe du monde. Et avec deux points de perdus à domicile, les Verts, qui avaient fait le plein de points à domicile, neuf en tout, lors des éliminatoires du mondial du Brésil, se compliquent bien la vie. D’autant plus que leur prochain adversaire, le Nigéria, est revenu avec les trois points de la victoire de Zambie. L’entraineur serbe a promis une autre équipe algérienne face aux Aigles Verts. On veut bien croire, mais le doute s’installe déjà.