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Contrats de SNC Lavalin en Algérie : Il y a de l’eau dans le gaz…

18-05-2016 14:19  Rafik Benasseur

Le géant canadien de l’ingénierie SNC Lavalin qui opère en Algérie depuis des décennies, serait loin d’être aussi propre que le secteur de l’eau dont il est spécialisé entre autres. De nouvelles fuites des fameux «Panama Papers», le mettent carrément au centre d’une entreprise de corruption à grande échelle dont l’Algérie est la principale victime.

C’est du moins la conclusion qui pourrait être tiré d’une enquête menée par deux journalistes de Radio Canada qui révèlent que les pratiques de ce fleuron de l’industrie du pays de l’érable, SNC Lavalin sont pour le moins douteuses.

Anne Panasuck et Luc Tremblay sont arrivés à la conclusion que cette firme a obtenu des contrats en Algérie qui se chiffrent en milliards de dollars de manière pas très catholique. Au total il est question d’une bagatelle de 4 milliards de contrats que SNC Lavalin a décrochés en Algérie en dix ans selon l’enquête des deux journalistes consultable sur le site de radio Canada (ici.radio-canad.ca).

Et pour réussir cette «prouesse», le géant canadien s’est offert les services d’une mystérieuse société Cadber Investments, enregistrée aux îles Vierges britanniques connus pour êtres un paradis fiscal. Les documents de radio Canada révèlent que cette société a été créée avec l'aide du sulfureux cabinet d’avocat «Mossack Fonseca», qu’on retrouve dans toutes les affaires de Panama Papers.

4 milliards de dollars de contrats

«Les Panama Papers révèlent six contrats différents de 2000 à 2004. Cadber Investments devait intercéder en faveur de SNC-Lavalin pour lui obtenir des contrats, dont celui de l’usine de traitement des eaux de Taksebt, un contrat de 750 millions de dollars pour construire et exploiter l’usine», lit-on dans les documents.

Plus loin, on apprend des enquêteurs qu’ «Au total, Cadber Investments aurait reçu 22 millions de dollars en honoraires ; une somme versée à la succursale de la Banque Royale du Canada à Genève, en Suisse. Cadber Investments n’est pas enregistrée en Algérie, où elle fait du démarchage commercial, mais dans un paradis fiscal, les îles Vierges britanniques».

S’ils n’ont pas pu mettre la main sur l’identité des vrais propriétaires de Cadber Investments, les journalistes ont fait parler le vice-président de la division Afrique de SNC-Lavalin Raymond Leroux, dont le témoignage renforce les soupçons. Témoignage crucial «C’est moi chez SNC-Lavalin International qui était responsable du côté commercial de l’Algérie. Mais c’est une période un peu… que je ne maîtrisais pas la situation […] dans ce temps-là, ce n’était plus SNC-Lavalin qui callait les coups, mais la division [construction] avec Raymond Fortin et Sami Bebawi » reconnait-il.

Le nouveau patron de Snc Lavalin, Bruce Neil, enfonce le clou en admettant devant l’assemblée des actionnaires qu’il n’était pas «normal» de signer de tels contrats avec des prête-noms. Dans un message en anglais, ce responsable reconnait également que sa firme avait dépensé temps et énergie pour faire le ménage dans les contrats passés et que ce genre de contrats n’existent pas aujourd’hui».

C’est là un aveu que SNC LAVALIN a eu des contrats en Algérie de manière détournée en versant des commissions à des personnes influentes. Qui sont –elles ? On n’en sait pas trop pour l’instant mais la Banque Royale du Canada (RBC) a promis de remettre au fisc canadien les noms des propriétaires de comptes impliqués dans les Panama Papers, selon l’enquête des deux journalistes.

Les cadres algériens qui pourraient êtres citées, auront du souci à se faire.



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