Ceux qui ont laissé leurs constructions inachevées pendant de longues années et qui exploitent au même temps des locaux commerciaux, doivent désormais penser sérieusement à les finir sous peine de sanction. Il semble biens que les pouvoirs publics se soient décidés enfin à corriger ces images hideuses de ces immeubles et ces villas construites à la hâte sans que leurs propriétaires ne jugent utile de les achever.
C’est en tout cas l’engagement pris aujourd’hui par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville qui a annoncé via un communiqué le lancement d’une opération de supervision des constructions inachevées qui sera lancée à partir du 1er mai. Cette opération attendue depuis des années, sera prise en charge par une équipe «pluridisciplinaire», une sorte de police de l’urbanisme qui effectuera des travaux de supervision sur terrain pour constater le respect par les propriétaires de constructions de la réglementation qui exige leur achèvement dans les délais fixés, selon le même source.
Le ministère précise que l'opération se fera suivant les «priorités» définies par les collectivités locales. Il y est souligné ainsi qu’elle concernera dans une première étape pas moins de 109.043 constructions situées dans des sites classés «prioritaires». De priorité, le ministère entend les constructions situées aux entrées de la ville et dans des agglomérations en milieu urbain et rural.
Une police de l’urbanisme
Et comme il fallait s y attendre, l’opération est assortie d’un dispositif de sanction pour amener les propriétaires des constructions inachevées à a agir et vite. Ces derniers sont en effet passible de lourdes peines incluant des amendes avec interdiction de passation de contrats de vente ou de location de ces constructions ainsi que l'interdiction de renouvellement de tout contrat de location.
Mieux encore, les propriétaires incriminés ne pourront pas renouveler le registre de commerce si la construction comprend un local de commerce, indique-t-on de même source. Ces nouvelles mesures qui s’inscrivent dans le cadre de l'instruction interministérielle N° 2 du 21 février 2016 fixant les modalités du traitement des travaux d'achèvement de l'enveloppe externe des constructions concernées par la mise en conformité et/ou d'achèvement, devrait changer le visages de nos villes et villages.
De lourdes sanctions
Le département de Abdelmadjid Tebboune voudrait ainsi mettre fin au phénomène des constructions inachevées et à promouvoir un cadre ‘bâti esthétique et harmonieusement aménagé». L’objectif est louable mais il reste a vérifier sur le terrain si ces engagement du ministère seront tenus. Ce n’est pas la première fois en effet que les pouvoirs publics se vantent de leur volonté de mettre fin aux constructions inachevées ou encore à «l’éradication» des antennes paraboliques.
Force est de constater que ces ne sont que des annonces velléitaires vite démenties sur le terrain. Du coup, le paysage urbanistique national est devenu hideux par le fait de ces constructions inachevées œuvres de promoteurs immobiliers indélicats mais aussi des particuliers qui bâtissent des R+5 sans jamais penser ne serait-ce que badigeonner leurs immeubles. Il est vrai que le laxisme de l’Etat a été pour beaucoup dans ce laisser-aller qui a produit des cités-chantiers à ciel ouvert. Il faut espérer donc que cette fois le ministère respectera ses engagements.