Le président de l'Assemblée nationale française, Claude Bartolone, effectuera, à partir de mercredi, une visite officielle de trois jours en Algérie, à l'invitation du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed-Larbi Ould Khelifa, rapporte l’APS qui confirme ainsi une information déjà donnée par Algérie1. "Plusieurs entretiens de haut niveau seront accordés à M. Claude Bartolone, notamment par M. Ould Khelifa. Il sera également reçu par plusieurs autres hauts responsables algériens", indique mardi un communiqué de l'APN.
Lors de cette visite, M. Ould Khelifa présidera avec son homologue français les travaux de la grande commission interparlementaire durant laquelle les deux parties aborderont plusieurs questions d'intérêt commun, notamment le partenariat algéro-français dans le domaine de l'investissement et du commerce ainsi que la sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la région méditerranéenne", précise la même source.
L'Assemblée populaire nationale et l'Assemblée nationale française ont signé en 2007 un protocole d'accord de coopération dans lequel les deux parties se sont engagées à "poursuivre les initiatives conjointes visant à approfondir la compréhension mutuelle et la coopération entre les deux Chambres sur les questions d'intérêt commun", rappelle-t-on. Il s'agit notamment de la création d'une grande commission interparlementaire qui se réunit d'un commun accord entre les deux présidents qui coprésideront les travaux. La même source a noté que les grandes lignes de ce protocole-cadre se sont inspirées de l'accord euro-méditerranéen du 21 avril 2002, à travers lequel l'Algérie et la communauté européenne ont établi un partenariat visant à consolider les liens permanents entre les deux parties pour la prospérité et la sécurité.
L’ambassade de France à Alger a également communiqué sur cette visite, en expliquant qu’elle sera « l’occasion de renforcer la concertation bilatérale, notamment en matière économique et sur les questions de sécurité régionale, thèmes de travail retenus par les deux Assemblées »Le communiqué nous apprendra également que le numéro trois de l’ordre protocolaire français aura également des entretiens avec Abdelmalek Sellal, Abdelkader Bensalah et Ramtane Lamamra.
A l’occasion de sa visite, M. Bartolone ouvrira, avec son homologue M. Mohamed Larbi Ould Khalifa, les travaux de la grande commission interparlementaire qu’ils avaient présidée ensemble pour la première fois en mars 2013. La deuxième session de travail de la grande commission s’était tenue à Paris en juin 2014, lit-on dans le communiqué. Et de souligner encore que « Depuis leur reprise en 2001, les relations entre l’Assemblée nationale française et l’Assemblée populaire nationale algérienne se sont en effet progressivement étoffées et densifiées. Un protocole-cadre a été signé par les Présidents MM. Jean-Louis Debré et Amar Saadani à Alger le 21 janvier 2007, qui a ouvert la voie à l’installation, en mai 2009, de cette grande commission interparlementaire ».
Enfin, il sera aussi question lors de cette visite, selon l’ambassade de France d’évoquer « les multiples facettes de la coopération entre les Parlements français et algérien, et notamment le séminaire annuel des fonctionnaires de parlements francophones de la Méditerranée dont la dernière édition a eu lieu à Alger à l’automne 2015 ainsi que le cycle de formation au travail parlementaire organisé conjointement par l’ENA, l’Assemblée nationale et le Sénat et auquel participent régulièrement des fonctionnaires algériens.»
La visite du chef de l’Assemblée française, outre le programme officiel, revêt aussi une dimension symbolique. Il s’agit en effet pour Claude Bartolone de contribuer à décrisper les relations bilatérales, après le coup de froid provoqué par le scandaleux tweet de Manuel Valls. Déjà, la semaine dernière, Jean Michel Baylet, ministre des Territoires, de la Ruralité et des Collectivités locales, a contribué un peu à briser la glace en faisant l’éloge des relations algéro-françaises, « trop profondément enracinées pour être déstabilisés par des contingences passagères ».
En attendant le visite du président de l’Assemblée française, c’est le Coordinateur national du renseignement auprès de la présidence de la République française, Didier le Bret, qui participait hier à une réunion de consultation sécuritaire algéro-française qui a eu lieu au siège du ministère des Affaires étrangères. « cette réunion est pour nous une occasion d’engager des consultations sur des sujets qui concernent les deux pays comme la lutte contre le terrorisme et la prévention contre la radicalisation » dira t-il lors d’un point de presse avec Abdelkader Messahel.