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Classement de la maison de Matoub Lounes comme patrimoine national : Son épouse s'oppose

24-06-2016 08:48  Lila Ghali

La veuve du chanteur Kabyle Matoub Lounes, Nadia, se déclare contre le classement de la villa du défunt, sise à Taourirth Moussa dans la commune Ait Mahmoud (Tizi Ouzou), comme patrimoine national à l'initiative de la direction locale de la culture.

Dans un entretien accordé, vendredi, au quotidien El Watan, Nadia Matoub confie que "je ne pouvais pas me taire. Notre maison comme patrimoine de l’Etat, non. Ce n’est pas normal. Ce qui est anormal, c’est que la direction de la culture de Tizi Ouzou décide de ce projet sans mon avis préalable, alors que je suis ayant droit. C’est incroyable. En avril dernier, j’ai déposé mon opposition auprès du wali et de ladite direction". Pour elle, "ce qui est bizarre dans cette histoire, c’est que lorsque j’ai été voir la directrice de la culture, en demandant un document officiel pour ce projet, je ne l’ai jamais eu, même si verbalement la directrice me l’a confirmé. Pour le moment, je n’ai toujours pas eu de réponse de suspension ou de suite à donner à ce dossier. Pour moi, en ma qualité d’ayant droit, tant que je n’ai rien signé, l’affaire est en suspens".

La veuve de Matoub Lounes a choisi la veille de la commémoration du du 18 ème anniversaire de l'assassinat du chantre de l'amazighité, un certain 25 juin 1998, pour annoncer sa détermination, à rouvrir le dossier sur les circonstances de cet attentat qui avait couté la vie à son mari, en décidant de porter plainte, le 2 juin dernier, au tribunal d’Alger pour "assassinat et tentative d’assassinat" contre l'ancien chef du GSPC, Hassan Hattab.

Elle a, à ce propos, expliqué que "la démarche vise à essayer d’ouvrir une nouvelle instruction. Pour moi, la vérité n’a pas été faite. C’est un élément exploitable juridiquement. Hassan Hattab est quelqu’un qui a revendiqué l’attentat, mais n’a jamais été inquiété. Il se trouve actuellement sous la surveillance des autorités à Alger". Et que "si cela n’aboutit pas, j’envisagerais d’autres pistes et si cela n’aboutit pas encore, cela traduit forcément un problème ou un blocage. Je ne sais pas qui est Hattab, il a seulement revendiqué l’attentat, et aujourd’hui, je porte plainte contre lui. Et j’ai délégué mon avocat Samir Sidi Saïd pour cette affaire".

Revenant sur le jugement de cette même affaire, au tribunal criminel de Tizi Ouzou, Nadia Matoub affirme que "j’ai déclaré effectivement que j’étais vraiment déçue. En 2008-2009, j’étais auditionnée par le juge d’instruction chargé de cette affaire, qui nous avait promis de tout reprendre. Je pense qu’il y a des volontés individuelles qui veulent bien faire. J’ai bien compris cela plus tard. Mais il existe des ordres supérieurs, puisque quelques temps après on annonce un procès".

Elle persiste et signe que "le dossier Matoub est politique et son règlement doit être politique" avant de révéler que "ma sœur blessée, qui était avec moi au moment des faits, a dit au juge d’instruction qu’elle était prête à identifier deux personnes. C’est un renseignement sans suite. Mais jamais des photos ne lui ont été proposées".

A la question si elle comptait organiser des hommages à la mémoire de son mari, Nadia Matoub confie qu' "on m’empêchait d’agir. A un moment donné, je tenais à faire des choses et j’ai compris que je dérangeais et je n’avais pas la force de me battre. J’ai même été menacée de mort. Et puis il y a aussi la grandiose propagande orchestrée autour de moi. On m’a causé du tort. Imaginez, perdre Lounès, vivre l’attentat et voir mes sœurs souffrir autant, et nier tout cela. C’était coup sur coup. Du statut de victime, on a essayé de me faire porter le chapeau de l’affaire. Dans la situation où je me trouvais, ma sœur et moi aurions dû être entourées et non attaquées. Je me suis toujours mise au service de la justice. Maintenant, après ces quelques années, je suis prête à entrer en action".



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