La ville d’Oran sera au rendez-vous du 28 octobre au 2 novembre pour l’organisation d’un grand séminaire international ayant pour thème « l’islam au féminin ».
L’initiative appartient à l’Association internationale Soufie Alawiya (AISA), sous l’impulsion de son chef spirituel Cheikh Khaled Bentounès. Ce dernier, habité par la conviction que l’Islam est porteur de modernité et de progrès, a choisi la thématique du rôle de la femme en Islam pour démolir les approches et exégèses qui tiennent la femme en Islam pour un être mineur à vie.
Il s’agit de prouver le contraire, estime Cheikh Khaled Bentounès, dans une déclaration à Algérie1, soulignant « qu'il faut donner la parole à la femme, car elle a des choses à dire ». Trois mille participants de 25 nationalités sont attendus pour ce Congrès international féminin.
Des pays musulmans comme l’Égypte avec des savants d’El-Azhar, des Tunisiens de la Zitouna, des Marocains, des participants de l’Afrique noire, des Européens de France, de Belgique, de Hollande, d’Angleterre (avec un professeur de l’université d’Oxford qui a réuni la mémoire de plus de 1 000 femmes qui ont marqué l’histoire de l’islam), d'autres intervenants viendront de Turquie, du Canada et bien d'autres encore, des sociologues, des universitaires, des médecins, des artistes, des personnalités scientifiques et politiques... sont attendus à cette rencontre que le président Bouteflika a accepté spontanément de parrainer tant le rôle de la femme lui tient à cœur selon les confidences du Cheikh Bentounès.
"Nos enfants sont habités par une force négative"
Pour ce dernier, il s’agit de "prendre date à travers ce forum au moment où notre Islam subit aujourd’hui une agression de l’intérieur". Se voulant plus précis, le guide spirituel de la Tariqa Alawiya justifie encore : « actuellement, nous avons nos propres enfants qui sont habités par une force négative, une force de violence soi-disant véhiculée par l’islam. Cette violence fait de l’Islam une religion porteuse de mort. Mourir ou donner la mort devient une façon de gagner le paradis ».
Il faut donc prouver le contraire à travers cette rencontre qui se veut un carrefour de réflexion et de spiritualité. A ceux qui considèrent le soufisme comme du charlatanisme en se référant à la lettre du texte coranique, Cheikh Bentounès rétorque sûr de son fait en se posant la question.
« Mais de quel texte, de quelle orthodoxie parlez-vous ? L’orthodoxie est une chose et eux, les adversaires de la Zaouïa, c’est autre chose. Il faut appeler les choses par leur nom, et j’assume mes responsabilités en le disant. Ce que subit aujourd’hui le monde musulman, c’est le wahhabisme qui est derrière, ce sont les pétro-monarchies qui financent le terrorisme. Je sais que ce que je dis peut me coûter cher, mais je le dis ».
"Portez le hidjab, mais portez-le sur la tête, pas dans la tête"
Pour le chef spirituel de la Tariqa Alawiya, conjuguer la femme avec l’Islam mais cultiver aussi la culture de la paix, à travers cette rencontre pour faire mentir ceux qui cultivent l’Islam, religion de violence.« C’est sa finalité qui est de poser les fondements de la culture de la paix à partir de la cellule familiale. Le fait de donner son égalité à la femme, de montrer ce que l’islam lui a donné, mais qui est caché depuis des siècles, le fait de dire que la femme a dirigé la prière en islam, le fait de dire qu’il y a des “mouhadithate”, c’est cela notre objectif » martèle le Cheikh.
Enfin, au sujet du Hidjab qui continue d’alimenter les phantasmes islamophobes, le chef de la Zaouïa Alawiya répond par une formule : “Portez le hidjab, mais portez-le sur la tête, pas dans la tête.” dit-il en faisant sien le mot d’ordre des musulmans qui ont dénoncé les actes de violence commis par Daech au nom de l’islam. « Pas en mon nom ! »