Le «roi du raï» Cheb Khaled, de son vrai nom Khaled Hadj Brahim, a été condamné vendredi pour plagiat pour son succès international «Didi».
Le tribunal de grande instance de Paris, a prononcé la sentence contre le «King» suite à la plainte déposée contre lui par un autre auteur algérien, Cheb Rabah, qui lui reproche d’avoir plagié la musique qu' il a lui-même composée.
Gros succès international qui a valu à Khaled une notoriété universelle, la musique de la célèbre chanson «Didi» sortie en 1995, appartiendrait donc à Cheb Rabah.
«C'est un succès qui reposait sur un mensonge»», a commenté Me Jean-Marie Guilloux, avocat de Cheb Rabah spolié de son produit.
En revanche, l'avocate de Cheb Khaled, Me Laurence Goldgrab, a annoncé hier son intention de faire appel du jugement.
Le tribunal a notamment condamné Cheb Khaled à restituer à Cheb Rabah les droits d'auteurs perçus pour la composition musicale de l’œuvre "Didi", commercialisée à partir de 1991, au titre de son exploitation dans le monde, mais pour une période postérieure à juin 2003 en raison d'une prescription partielle.
Le chanteur a également été condamné à payer à Cheb Rabah une somme de 100.000 euros, en réparation de son préjudice moral, et une somme de 100.000 euros, en réparation des atteintes à son droit moral d'auteur.
Le tribunal a en effet considéré que Rabah Zeradine, dit Cheb Rabah, compositeur, auteur et interprète de raï, avait perdu une chance de gagner en notoriété importante du fait du succès de la chanson.
Le tribunal a enfin ordonné à la SACEM (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) "de modifier toute sa documentation" concernant la chanson Didi pour faire désormais bénéficier Cheb Rabah d'une part des droits de reproduction mécanique et d'exécution publique "en tant que seul compositeur" de l'oeuvre.
La chanson "Didi" a connu un grand succès dans les pays arabophones et sur plusieurs continents, notamment en Europe où il est entré dans le haut des hit parades en France, en Belgique, en Espagne et en Asie. La chanson a également été utilisée dans un film de Bollywood et a été jouée lors de la cérémonie d'ouverture de la coupe du monde de football en Afrique du Sud en 2010.
Une sulfureuse affaire qui risque d’avoir de graves répercussions sur la carrière déjà tumultueuse de Khaled. Ce dernier avait défrayé la chronique algérienne il y a deux ans quand il a annoncé avoir acquis la nationalité marocaine en plein brouille entre Alger et Rabat.
Affaire à suivre