Il y a environ deux ans, nous interrogions un ex ministre de la communication sur cette aberration que sont les chaines de télévisions algériennes de droit étranger, encore une spécificité algérienne, il eut cet aveu qui ont dit long : « elles échappent au contrôle du ministère de la communication ». Et quid de la façon dont l’argent est transféré à l’étranger pour le paiement des droits de diffusion ? Un autre aveu : « ilmi, ilmek » ( je n’en sais pas plus que toi) répond t-il dans un surprenant élan de sincérité.
Apparemment, les choses n’ont pas évolué depuis, alors que la télévision publique dont la jumelle ne doit plus exister qu’en Corée du nord, tant elle accuse un décalage horaire par rapport à l’évolution de la société algérienne.
M. Hamid Grine, animé par son fameux cercle vertueux, avait promis de donner un coup de pieds dans la fourmilière. Mais plus qu’un coup de pied à donner dans la fourmilière, le ministre de la communication est en face d’écuries d’Augias. Malheureusement, il n’est pas Hercule et n’a pas de pouvoir du héros mythologique pour détourner les fleuves Alphée et Pénée.
Pour quitter la Grèce antique et revenir au présent de l’Algérie, interrogé jeudi sur un éventuel droit de regard du gouvernement algérien sur le contenu de ces chaines notamment sur les aspects relatifs au message religieux, M Grine a indiqué avoir reçu récemment les directeurs généraux de trois de ces chaines de télévision pour leur demander "de se conformer aux règles de déontologie et au droit algérien".
Peine perdue. "Malheureusement un certain nombre de chaines, parce qu'elles font du marketing commercial, partent du principe qu'une mauvaise nouvelle est une très bonne nouvelle pour leur audimat", a-t-il dit, regrettant que ces chaines TV mettent en avant le plus souvent le "sensationnel".
Il a indiqué qu'"il y a eu des rappels à l'ordre" et qu'il préfère "raisonner" que sanctionner, expliquant cet état de fait par un "manque" de professionnalisme et de formation chez les journalistes.
Et maintenant que l’Autorité de régulation de l’audiovisuelle (ARAV) est mise en place (dans des conditions pour le moins abracadabrantesques), verra t-on bientôt Chorfi prendre son courage à deux mains car il y a comme un sentiment largement partagé dans les milieux médiatiques et politiques que l’ARAV n’est qu’une structure alibi, juste pour faire bien dans la vitrine.