Ahmed Ouyahia a ostensiblementbrillé par son absence samedi à Oran, cadre, depuis vendredi, des festivitésofficielles du 24 février, où l’on a relevé uniquement la présence du ministrede la Justice Tayeb Louh, pour la lecture du discours du président Bouteflika , MustaphaGuitouni, ministre de l’Energie, Mourad ZemalI, ministre du Travail et les deuxPDG des groupes publics Sonatrach et Sonelgaz.
Protocolairement, il est vrai,rien ne fait obligation au Premier ministre à être de la fête ; mais vu laconjoncture économique et surtout, depuis quelques semaines, le climat social explosif,Ouyahia aurait dû se trouver aux côtés de son « ami » Sidi Said, histoirede renvoyer à l’opinion l’image d’un front uni entre le gouvernement et sonallié historique l’UGTA.
Surtout que le discours de Sidi Said,vendredi, avait une tonalité politique très marquée en déclarant notamment que « lemilitantisme noble ne peut se construire que sur le socle de la stabilité et dela paix basée sur le dialogue » Ou encore que « la violence n’ajamais apporté de solution aux problèmes »
Pas d’Ouyahia donc à Oran cesamedi pour rendre la politesse à Sidi Said, préférant suivre l’événement à distance (politique et géographique) à partir d’Alger dans une posture qui a tout l’air d’une bouderie politique.
Depuis son recadrage par leprésident de la République, suite à la fameuse rencontre à trois (Gouvernement,UGTA, patronnat) au sujet du PPP, (voire lettre publiée en exclusivité parAlgérie 1) Ahmed Ouayhia, le premier ministre, s’est astreint à une abstinencemédiatique qui ne lui ressemble pas.
C’est qu’il n’a pas aimé d’être désavouéde façon aussi brutale par le chef de l’Etat qui lui a juste rappelé qu’il était leseul à décider en dernier ressort, à plus forte raison s’agissant des grandes orientations économiques du pays.
Depuis ce rappel à l’ordre qu’iln’a pas l’air d’avoir goûté, Ahmed Ouyahia faisait juste le service minimum,pour ne sortir de son « boudisme » que vendredi passé à Biskra , à l’occasionde la célébration de l’anniversaire de son parti.
De la capitale des Zibans, ilavait enfin réagi, sous sa casquette de chef de parti, aux grèves des enseignantset des médecins résidents, pour leur dire que « l’anarchie a assez duré ! »
C’était la dernière sortiemédiatique d’Ouyahia et depuis, pas de prise de parole publique, laissant sesministres, Benghabrit, Hasbellaoui et Zemali se coltiner avec les syndicats.
Cette absence, comme dejuste, n’a pas manqué d’alimenter les spéculations. Ouyahia est donné pourpartant ! Il sera remplacé, assure t-on, par sonministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui qui enchaîne, comme par hasard, dessorties sur le terrain. Mais on parle aussi de Youcef Yousfi pour la Primature,d’autant plus qu’il a eu à assumer un court intérim. Question à un dinar dévalué :Ouyahia est-il en voie de « tebounisation » ?