Par milliers les jeunes sont sortis dans la rue crier haut et fort leur ressentiment, leur colère , leur désespoir, leur mal vie... Ces sentiments se sont mués en haine et vengeance et attendu un prétexte, la flambée des prix, pour se transformer et se concrétiser sur le terrain en une furie incroyable qui a touché sans discernement les édifices publics, le mobilier urbain, les biens publics et privés, les écoles, les cliniques...mais pour autant, ces jeunes, sont-ils les seuls responsables de cette situation. Que non bien sûr. A t-on vu un jour les députés et autres sénateurs relayer dans les hémicycles les préoccupations des citoyens comme cela se fait sous d'autres cieux. En tant qu'élus les a t-on vu ou entendu plaider pour solutionner les problèmes de leurs administrés. Lorsque, malgré tout, quelques députés de l'opposition dénoncent certains agissements, ils sont traités de traitres et de vendus. Pour n'avoir pas servi naturellement de relais, pour n'avoir pas servi de soupape de sécurité, pour n'avoir été que des béni oui-oui, des spécialistes de l'applaudissement, ils ont fait de ces deux assemblées des chambres d'enregistrement. Le gouvernement a aussi sa part de responsabilité et elle est bien grande celle là. Souvenons que l'ancien ministre de l'intérieur n'avait laissé aucune perspective aux partis politiques en les baillonnant et interdisant toutes les manifestations pacifiques. Les différents ministres de la communication ont continué à verrouiller les moyens audio-visuels . Tous les médias de la planète couvraient les évènements actuels sauf la télévision nationale. L'incompétence à gérer le pays est criarde, les insuffisances sont notoires, l'incapacité est flagrante à maitriser les soubresauts sociaux économiques et à faire décoller l'économie nationale et de générer richesse, emplois, logements... Tous ces éléments et bien d'autres ont été les détonateurs qui ont servi à l'explosion. Les mêmes recettes éculées reviennent sans cesse avec un saupoudrage d'ingrédients indigestes pour faire accroire qu'on sert une nouvelle cuisine. Quand bien même la situation revienne à la normale, le Président Bouteflika, qui se mure dans un silence incompréhensible, va t'il pour autant faire le grand virage attendu afin de répondre aux préoccupations du peuple algérien. Ce n'est pas parce que ce sont les jeunes qui ont occupé le terrain qu'on pourra dire que le reste de la population vit dans l'aisance et n'est pas concerné.