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Ça gronde à la zone de Rouiba

11-02-2015 13:35  Rafik Benasseur

La puissante zone industrielle de Rouiba bouge. Et cela fait forcément frémir du côté du palais du peuple où le SG de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Said se retrouve dans une position inconfortable sur son siège où il a été récemment «collé» pour un 4ème mandat.

En effet, les déclarations de l’homme d’affaires et néanmoins patron du FCE Ali Haddad selon lesquelles il fallait ouvrir tous les secteurs à l’exception de la défense à la concurrence privée, est perçue comme une provocation.

Des propos qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd puisque les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba ont tôt fait de réunir leur structure locale pour préparer un plan de riposte.

Autour de son bouillonnant Secrétaire général, Mokdad Messaoudi, l’union locale de la Zone a d’orées et déjà mis la centrale syndicale devant ses responsabilités.

Sidi Said qui n’a pas jugé utile de commenter les propositions de Haddad de privatiser les entreprises publiques avec la bénédiction du ministère cde l’industrie, vient d’être interpellé publiquement.

«Nous avons répondu au patronat qui veut privatiser les entreprises publiques en lui rappelant que nous en avons déjà fait l’expérience», a tonné Mokdad Messaoudi non sans s’interroger justement sur le silence de l’état major de l’UGTA. «Nous avons attendu mais personne n’a réagi, on l’a donc fait en espérerant qu’ils vont réagir maintenant que nous avons tenu cette réunion et avons tiré la sonnette d’alarme», a-t-il déclaré lors de cette réunion d’urgence.

Quand ça bouge à Rouiba…

Tout au long de son discours devant les SG des syndicats d’entreprises de la zone industrielle, M. Mokdad Messaoudi a fait un plaidoyer en faveur de la préservation des entreprises publiques et dressé un réquisitoire des opérations de privatisations qui ont laissé des milliers de travailleurs sur le carreau.

«On doit rappeler aux patrons que toutes les entreprises publiques privatisées ont été transformées en hangars pour stocker les produits importés et leurs travailleurs ont été mis à la porte» s’est-il emporté.

Sur sa lancée, il a embrayé sur la dimension humaine en affirmant que les entreprises publiques «respectent» les droits des travailleurs, taclant ainsi l’entreprise privée où le patron adopte une posture de seigneur face aux pauvres employés qu’il peut exploiter à l’envi sans possibilité de rendre des comptes.

Le SG de l’union locale de Rouiba soutient également que les entreprises publiques ciblées par les patrons, demeurent «rentables malgré les contraintes».

L’union locale de la zone industrielle vient ainsi incommoder la direction nationale de l’UGTA forcée, elle, de faire de la politique pour renvoyer l’ascenseur à ceux qui l’ont aidé à obtenir mandat dans un congrès cousu main.

Mais aussi puissant qu’est le Forum des chefs d’entreprises (FCE) sous la houlette de Ali Haddad, peut-il faire face à la volonté de ces bataillons de travailleurs de Rouiba et d’ailleurs déterminés à mouiller leurs bleus de travail pour sauver leurs entreprises et leurs emplois ?



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