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Burkina Faso : au moins 23 morts dans des attaques terroristes

16-01-2016 10:20  Djamil Mesrer

Un commando terroriste a mené vendredi soir une attaque sanglante sur un restaurant et un hôtel de Ouagadougou fréquentés par des Occidentaux, faisant au moins une vingtaine de morts et prenant des otages, une opération revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique moins de deux mois après une attaque similaire au Mali.

Au moins 23 personnes ont été tuées lors de l'attaque jihadiste au centre ville de Ouagadougou, a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat une source sécuritaire faisant état d'un bilan provisoire.

"Il y a au moins 23 morts", a affirmé cette source alors que dans la nuit des témoignages recueillis par le directeur du principal hôpital de Ouagadougou faisait état d'une "vingtaine de morts". Aucun bilan officiel n'a été donné mais deux ministres ont confirmé qu'il y avait "des morts" sans pouvoir donner de chiffre exact et alors que les opérations ne sont pas encore terminées.

Par ailleurs, 126 personnes, dont 33 blessées, ont été libérées et troisd jihadistes tués lors de l’intervention des forces de sécurité contre les auteurs des attaques au centre de Ouagadougou, a affirmé à l'AFP le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré, en soulignant qu'un assaut était encore en cours.

"126 personnes, dont au moins 33 blessées, ont été libérées. Trois jihadistes, un Arabe et deux Négro-africains, ont été tués", a affirmé le ministre précisant: "Les assauts sur l'hôtel Splendid et le (café-restaurant) Cappuccino (situé en face du Splendid) sont terminés. Mais, un assaut est toujours en cours sur l'hôtel Ybi" situé à côté du Cappuccino.

“C’est horrible, les gens étaient couchés et il y avait du sang partout. Ils tiraient sur les gens à bout portant", a expliqué à l'AFP Yannick Sawadogo, un des rescapés de l'hôtel.

“On les entendait parler et ils marchaient autour des gens et tiraient encore sur des personnes qui n’étaient pas mortes. Et quand ils sont sortis, ils ont mis le feu", a-t-il ajouté.

Parmi les rescapés figurait notamment le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l'hôtel au moment de l'attaque, a déclaré à l'AFP le ministre de la Communication, Rémis Dandjinou.

"Il y a des morts mais nous n'avons pas de chiffres", a ajouté M. Dandjinou.

"Les différentes composantes des forces armées et de sécurité se sont réparti les missions", a indiqué de son côté l'ambassadeur de France Gilles Thibault, des militaires français prenant part aux opérations.

Des forces spéciales françaises sont stationnées dans la banlieue de Ouagadougou dans le cadre de la lutte anti-djihadiste dans le Sahel. Washington dispose également de 75 militaires dans le pays, et a indiqué apporter un soutien aux forces françaises dans l'opération.

Le Splendid, qui compte 147 chambres, est fréquemment utilisé par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes.

Des contrôles de sécurité étaient en place à l'entrée, mais n'ont pu empêcher l'irruption des assaillants vers 19h45, quand des tirs nourris et des détonations ont éclaté.

Le commando a également visé un restaurant voisin, le Cappuccino, lui aussi prisé de la clientèle expatriée. "Sur la terrasse du Cappuccino, les sapeurs-pompiers ont vu une dizaine de cadavres", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré, qui a indiqué que le nombre d'assaillants était encore incertain.

Le directeur du principal hôpital de Ouagadougou a fait état d'un premier bilan global d'au moins "une vingtaine de morts". Il a cité une blessée selon laquelle il y avait parmi les morts "plus de Blancs que de Noirs".Assaillants enturbannés

Un journaliste de l'AFP a pu distinguer au début de l'attaque trois hommes armés et enturbannés, un témoin indiquant de son côté avoir vu quatre assaillants "enturbannés et de type arabe ou blanc".

Forces de l'ordre et secours ont bouclé le quartier, où une dizaine de voitures incendiées brûlaient dans la nuit. L'aéroport international de Ouagadougou, situé à un kilomètre du centre, a été fermé.

L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar, rallié à Aqmi, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.

L'ambassade de France avait évoqué très rapidement une "attaque terroriste", mettant en place un numéro d'urgence pour la communauté française. Le vol Air France Paris-Ouagadougou a été dérouté vers le Niger voisin.

Cette attaque inédite dans la capitale burkinabè constitue un défi pour le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, récemment élu après une transition souvent chaotique à la tête de ce pays à la population majoritairement musulmane (60%).

Le Burkina, "point d'appui permanent" de l'opération militaire française Barkhane, a par contre déjà été la cible d'opérations djihadistes.

Une première attaque avait eu lieu vendredi après-midi dans le nord du pays, près de la frontière malienne, au cours de laquelle un gendarme et un civil ont été tués, a indiqué dans la soirée l'armée burkinabè.(avec Afp)



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