Le président Bouteflika a choisi la date symbolique de la célébration de l’indépendance pour donner davantage d’indications sur son projet de révision de la Constitution. Le choix de la date n’est pas fortuit de la part du chef de l’Etat qui entend ainsi conférer à la fois de la gravité et de la solennité à son projet de révision. Un peu comme s’il prenait à témoins les algériens en cette date phare dans l’existence de la nation, de sa sincérité, de sa volonté de faire accomplir à l’Algérie un saut qualitatif dans l’exercice de la de la politique et du pluralisme.
Outre la date de la publication du projet pour permettre peuple algérien, l’arbitre suprême, de s’en imprégner, il y a surtout des annonces fortes qui méritent d’être bien soulignées. Ainsi, le chef de l’Etat a fait part de sa volonté de promouvoir la place et le rôle de la jeunesse face aux défis du millénaire. En effet, la jeunesse est un véritable enjeu d’avenir pour notre pays.
« A la faveur du rajeunissement des cadres gestionnaires des entreprises étatiques, j'ai grand espoir que la jeune génération puisse concourir activement à l'édification d'une Algérie développée et prospère, mue par le même esprit qui a animé leurs aînés qui ont libéré l'homme et la terre », écrit-il en recommandant néanmoins à cette même jeunesse à savoir raison garder et à ne pas être sensibles aux sirènes de l’alarmisme et du « déclinisme » porté par une partie de la classe politique, en s’appuyant sur les craintes nées dans la foulée de la crise économique.
Outre son message à la jeunesse, le chef de l’Etat entend immuniser l’unité de l’Algérie contre les menées centrifuges. Cela en annonçant sa volonté de consolider de mettre à l’abri des manipulations politicienne notre identité, notre histoire et nos valeurs spirituelles et civilisationnelles. C’est fort de ces repères que les algériens et les jeunes en particulier sont à même de faire face aux multiples défis qu’ils doivent affronter.
Le président Bouteflika entend également consacrer l’indépendance de la justice et conforter le respect des droits et libertés des citoyens. Il va sans dire que ces annonces sont fortes, mais le président Bouteflika propose mieux : donner plus de compétence à l’opposition parlementaire en lui permettant d’avoir un rôle plus décisif et plus actif dans le travail parlementaire et sortir du statut de simple figurant dans l’hémicycle.
Preuve de sa bonne foi, le président veut donner à cette opposition même le droit de saisir le conseil constitutionnel. Avancée majeure, s’il en est ! A cette opposition, qui ne cesse de réclamer une commission indépendante pour la surveillance des élections, le président Bouteflika y répond positivement en annonçant la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance de ces élections, dans le projet. Cela, dit-il, participe d'une même volonté d'affirmer et de garantir la transparence dans tout ce qui est relatif aux grands enjeux économiques, juridiques et politiques dans la vie nationale.
Sa volonté aussi est de « civiliser » le système politique en réhabilitant le peuple, détenteur de la souveraineté, dans son rôle d’arbitre souverain de l'alternance au pouvoir. Exit donc l’armée faiseuse de rois. Au demeurant, la philosophie, la finalité du projet du président c’est d’aboutir à l'affirmation d'une démocratie plus apaisée dans tous les domaines, ainsi qu'à davantage d'épanouissement des énergies des acteurs politiques, économiques et sociaux du pays, au service des intérêts des algériens.
A travers cette démocratie « apaisée » , le président Bouteflika aura ainsi réussi une vraie rupture et, pour la postérité, il passera incontestablement comme l’homme qui en a fini avec le « système ».