Le président de la république n’a pas manqué d’évoquer par des messages sibyllins la question de l’exploitation du gaz de schiste et le risque que font courir la poursuite des manifestations sur la stabilité du pays.
Dans son message à l’occasion de la journée de la femme, le président Bouteflika a mis en garde contre les manœuvres de déstabilisation du pays et appelé la classe politique et la société civile à assumer ses responsabilités.
«Il nous faut en premier lieu, veiller sans relâche, à renforcer le front intérieur au bénéfice exclusif de la nation, et ce pour faire face à toute tentative de déstabilisation du pays», a écrit le chef de l'Etat dans son discours lu en son nom par la ministre de la famille, Monia Meslem.
Bien qu’il n’ait pas expressément cité le gaz de schiste et la polémique qu’il a provoquée à In Salah, Abdelaziz Bouteflika en fait certainement allusion.
Tout en déclarant que l’Etat responsable en premier chef de la stabilité du pays, le président invite tout de même les acteurs politiques à assumer la leur.
«Ceci relève bien entendu, de la responsabilité de l'Etat, mais aussi de toutes les forces politiques et de chacune des citoyennes et de chacun des citoyens auxquels il incombe de redoubler de vigilance dans le contexte fortement agité où vit le région aux plans politique, économique et social», a-t-il dit.
Le président Bouteflika a estimé à cet égard, que cette exigence imposait de «transcender les divergences, les convictions et les positions des uns et des autres, car la conjonction exige de placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération».
Pour autant, le chef de l’Etat a réitéré sa volonté de ne pas fléchir dans les réformes qu’il a entreprise. Pour ce faire, il appelé à la poursuite, «dans la sérénité», des réformes, dans le cadre des institutions du pays et «dans le respect des lois de la République.
Renforcer le «front intérieur»
Et au président de s’engager : «Ces réformes seront ainsi mises en oeuvre avec détermination, dans tous les domaines, dans le cadre d'une approche qui privilégie le débat, la concertation et le dialogue entre les partenaires concernés et qui exclut toute tendance à l'invective, à l'offense et à la violence», a-t-il souligné.
Mais son offre de dialogue à profit des réformes dont il n’a pas donné de détails, ne saurait remettre en cause le processus. «Ni les préoccupations liées aux difficultés du moment à nos frontières ni l'inclination récurrente à des dérapages malvenus (...), n'inhiberont notre attachement à la prise en charge de notre responsabilité et à notre action de continuer à enraciner avec persévérance, une vraie culture démocratique qui implique tolérance et respect de l'avis de l'autre».
C’est là un message politique suggérant qu’il n’est pas question de revenir sur l’exploitation du gaz de schiste érigé dans le discours officiels au rang de facteur de «souveraineté nationale».
Façon de signifier aux manifestants de In Salah et à ceux qui les soutiennent parmi la classe politique que l’option est irréversible.