L'Algérie "peut réduire ses importations de près de 30 milliards de dollars en quatre ans", grâce aux projets liés au ciment, aux mines et aux véhicules, a affirmé mercredi à Alger le ministre de l'Industrie et des Mines, Abddeslam Bouchouareb. L'Algérie peut produire localement l'équivalent de près de 30 milliards de dollars de ses importations liées au ciment, à la pétrochimie et aux industries émergentes, à l'instar des véhicules qui ont récemment enregistré une dynamique, a précisé M. Bouchouareb lors d'une séance de questions au conseil de la Nation.
Ciment, fer et phosphate
L'industrie du ciment, de la sidérurgie et du phosphate figurent parmi les principaux secteurs sur lesquels repose la nouvelle approche du secteur, a indiqué M. Bouchouareb, précisant que l'Algérie devrait assurer son autosuffisance dans le ciment d'ici la fin de l'année alors que la réhabilitation du complexe d'El Hadjar assurera l'autosuffisance avec une production estimée à 9 millions de tonnes de fer et l'exportation d'ici 2019. L'exploitation de la mine de Ghar Djebilet permettra, quant à elle, d'exporter une partie de la production, selon M. Bouchouareb.
Pour rappel, Ghar Djebilet est distante de 140 km de Tindouf. Elle regorge de grandes capacités (1,6 milliard de tonnes de minerai de fer), alors que celle de Mechri Abdelaziz recèle, quant à elle, 1,3 milliard de tonnes de fer.
Concernant le phosphate, l'Algérie procédera, dans les prochains jours, à la signature de conventions avec un partenaire indonésien pour la réalisation de trois usines de phosphate et une autre relative à la création d'une deuxième usine de production du phosphate avec le groupe français Roullier a indiqué le ministre.
Maintien de la règle 49/51
Dans ce contexte, M. Bouchouareb a indiqué que l'amélioration du climat de l'investissement en Algérie a permis d'augmenter le rythme de croissance industriel estimé à 4,7 % en 2015 et 4,6 % durant le premier trimestre de 2016.
A une question sur la règle 49/51 régissant l'investissement étranger en Algérie, le ministre a souligné l'attachement du gouvernement à cette règle et à l'élargissement de son application à tous les secteurs, y compris les activités commerciales. Le ministre a justifié l'amendement de cette article par le fait que son actuelle application a permis des flux étrangers pour l'achat à l'effet de la vente sans créer des activités industrielles.
La période allant de 2008 à 2013, soit entre l'introduction de la règle et l'amendement de la loi, a enregistré 5.141 étrangers venus pour exercer des activités commerciales, dont 711 dans le domaine de l'importation à l'effet de la vente, alors que l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) n'a enregistré que 110 déclarations d'investissement. La transposition de cet article de la loi sur l'investissement à la Loi de finances permettra de combler le vide pour en faire "la règle d'un véritable partenariat visant à hisser l'économie nationale".
Par ailleurs, M. Bouchouareb a souligné que l'Etat n'a pas renoncé au droit de préemption qui est maintenu et renforcé dans la nouvelle loi. Dans leurs interventions, la majorité des membres du conseil de la Nation ont indiqué que l'amendement de cette loi constitue un pas vers les réformes devant être prises pour relancer le secteur industriel et diversifier l'économie nationale.