Chose promise, chose due : Ali Benflis a appelé mardi à une conférence de presse au cours de la laquelle il a rendu public son livre blanc sur « les objectifs inavoués de la révision de la constitution ». En gros, il fait dans ce livre, la démonstration que cette révision est inutile, qu’elle a , au contraire, renforcé encore les pouvoirs du président de la République.
Dans sa déclaration préliminaire, Benflis a commencé par noter que le processus de gestation de cette révision est particulièrement lent. « Je suis persuadé qu’il a battu tous les records de longévité comparativement à des processus similaires conduits par d’autres pays dans le monde, explique Benflis. En effet en bien moins de cinq ans d’autres pays ont convoqué des constituantes et ont adopté des constitutions entières » ajoute t-il.
Le chef de Talaie El Houriat revient ensuite sur les raisons d’un livre blanc pour souligner que « les suspicions et les doutes qu’elle avait suscités étaient largement justifiés ». Benflis note aussi que « le peuple a été totalement exclu de l’intégralité du processus de révision » et note en revanche que « le peuple est parfaitement conscient de ce qu’il n’y a rien à attendre de cette révision (…) qui n’ jamais été conçue comme pour aider le pays à sortir de l’impasse politique, économique sociale dans laquelle le régime en place l’a mené ».
Ali Benflis, affirme que « le peuple doit savoir que cette révision ne change rien de fondamental ou d’essentiel à la nature du système politique algérien ». Pour lui, cette constitution, contrairement à ce qui est prétendu officiellement « a accentué la personnalisation du pouvoir et la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme.
Enfin , il exprime sa conviction que l’opinion publique nationale « doit savoir que le mal profond dont souffre notre pays n’est pas dans la constitution, dans le système politique lui- même, c’est-à-dire dans la mentalité, dans la culture, les pratiques, dans les comportements de ce système qui croit fermement que sa place est au-dessus des Constitutions et des lois de la Républiques ».
Le livre d’Ali Benflis tente d’apporter désespérément la preuve que « sans une refondation du système politique algérien, les révisions constitutionnelles sont de nul effet », partant du fait postulat politique que « c’est l’état de droit qui confère à la constitution la sacralité, c’est lui qui impose son respect. En l’absence de l’état de droit, la constitution n’a ni sens ni substance, elle n’est que la devanture d’un état de non-droit ».
En définitive, ce livre qui n'apporte rien de nouveau par rapport aux diatribes habituelles de Benflis, est encore fois une façon pas très originale, du reste, de tenter d'occuper l'espace médiatique à l'instar de Louisa Hanoune qui donne une à deux conférences de presse par semaine. Ce stakhanovisme médiatique des deux responsables politiques finira par lasser les plus endurcis tant ce sont la même rengaine, les mêmes arguments répétées à satiété dans une sorte de ritournelle qui au lieu de plaire finira par agacer.