Poursuivant son porte à porte, pour proposer son projet de conférence pour un « consensus national », la délégation du FFS, conduite par Mohand Amokrane Chérifi s’est rendue mercredi chez Ali Benflis. Ce dernier a profité de cette opportunité pour faire valoir à nouveau son constat de la situation politique, puis exposer sa vision du consensus national dans un communiqué distribué à la presse.
« Les objectifs, le contenu et les mécanismes de cette initiative ont fait l’objet d’une présentation de la part de la délégation du FFS qui a été suivie d’un échange de vues approfondi et franc entre les deux délégations tant sur l’initiative elle-même que sur la crise politique d’une gravité sans précédent à laquelle le pays est actuellement confronté », explique t-on dans ce communiqué.
"Un changement démocratique ordonné, graduel et apaisé"
Justement la nature et l’ampleur de cette crise commande plus que jamais , du point de vue de Benflis, un « rassemblement de toutes les forces patriotiques soucieuses d’engager le pays sur la voie du changement démocratique ordonné, graduel et apaisé ».
Définissant cette crise, l’ex candidat à la présidentielle du 17 avril 2014 estime qu’elle « « englobe une crise de régime particulièrement menaçante qui exige un traitement hautement prioritaire, une transition démocratique qui ne pouvait être conduite que par des autorités représentatives et légitimes et le changement de la nature du régime politique auquel seules ces mêmes autorités représentatives et légitimes peuvent procéder en organisant le passage d’un pouvoir personnel et autocratique à un pouvoir démocratique conforme aux normes universellement admises ».
"Une vacance avérée du pouvoir"
Tout est dit dans cette phrase à travers laquelle, Benflis « exécute » le président Bouteflika en remettant en cause sa légitimité et en considérant qu’il ne saurait être associé, du coup, à la recherche d’un consens. Exit donc Bouteflika pour Ali Benflis qui profité pour appuyer encore là où ça fait mal, c'est-à-dire la vacance du pouvoir.
« Cette crise de régime qui requiert un règlement urgent était le produit naturel d’une vacance avérée du pouvoir, de la quasi-cessation d’activités des institutions de la République et de l’illégitimité de ces mêmes institutions »souligne t-il en appelant à la tenue de nouvelles élections générales (présidentielles et législatives) contrôlées par une instance électorale indépendante, impartiale et permanente ».
"Un retour aux urnes"
Car argumente, le patron du Pôle du changement « un retour aux urnes dans ces conditions strictes de transparence, de régularité et de garantie est le passage obligé et irrécusable de la crise de régime actuelle ». Enfin, quant à l’initiative du FFS, Benflis met en avant quatre principes qui sont autant de conditions pour une éventuelle souscription.
Primo, Benflis explique que le consensus est une ligne de force dans son programme politique, qu’il considère comme un mécanisme privilégié pour le règlement de la crise politique. Deuzio, il considère que « pour être authentique un tel consensus devra se former entre les forces politiques représentatives et légitimes qu’il s’agisse du pouvoir ou de l’opposition nationale ».
Tertio, « la conviction qu’une vacance du pouvoir a généré un pouvoir non identifiable, et, de ce fait, seul un retour aux urnes peut, tout à la fois, apporter une solution effective à la crise de régime et identifier les forces politiques habilitées à conduire la transition démocratique sur la base d’un mandat populaire explicite et sans appel ».
Et en quatrième point, le fait qu’ « un consensus qui serait recherché en dehors des forces politiques légitimes et représentatives n’est pas de nature à fonder le règlement définitif et durable de la grave crise politique actuelle ».
Autant dire une fin de non recevoir à la démarche du FFS par Benflis pour qui le pouvoir actuel, étant le problème, ne saurait par conséquent être une partie de la solution.