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Benflis : nous n’avons pas besoin d’une expertise étrangère pour apprécier la situation politique de l’Algérie

17-06-2015 17:15  Abbès Zineb

Ali Benflis a animé mercredi un point de presse pour dresser un bilan sur le congrès constitutif de son nouveau parti « Talaiou Al Houriat » (l’avant-garde de la Liberté). Il fera d’abord un long flash-back pour revenir sur la genèse de ce nouveau parti qui se veut comme « un instrument à une alternative sans ruptures violente et pacifique »  partant du postulat que le système en place est en bout de course.

Ali Benflis évoquera en faisant le bilan de son congrès les multiples embuches de l’administration pour tenter de torpiller l’évènement. Il citera entre autre les difficultés à obtenir une grande salle. D’où, en dernière instance son choix, pour le chapiteau de l’hôtel Hilton. Mais Benflis veut surtout regarder l’avenir, particulièrement celui de l’Algérie qui selon son analyse, est sous la menace d’une explosion programmée par le régime en place.

« Ce régime,  martèle-t-il, ainsi que  et tous les réseaux clientélistes qu’il a constitués autour de lui sont dans un état d’incertitude quant à l’avenir et de désarroi face à tous les problèmes qui s’accumulent et qui échappent de plus en plus à leur contrôle».

Avec d’autres forces politiques, Benflis veut proposer de nouvelles perspectives politiques. En dehors de ce congrès qu’il a qualifié de « grand succès » par le nombre de participants, « la qualité des débats et la pertinence des recommandations ».

Même si le congrès du parti est au cœur de sa conférence de presse, Benflis n’a pu échapper aux questions d’actualités.  A commencer par la visite du président Français dont il conteste "les déclarations protocolaires". Benflis expliquera  que l’Algérie n’a pas besoin d’une expertise étrangère, la vacance du pouvoir en Algérie est une réalité objective ».

Benflis, qui veut donner de lui l’image d’un homme politique plus préoccupé de "la situation dramatique du pays", refuse d’aller sur le terrain de la polémique byzantine. Encore moins pour commenter les propos rassurants du président français sur la santé du président Bouteflika. Mais indirectement, il dément ces assurances en insistant sur la vacance du pouvoir et la paralysie des institutions.

« La quasi cessation d’activité des institutions et de l’administration publique n’est plus tenable et ceux qui ont pris possession de fait du centre de la décision nationale se sentent en position d’imposer leur propre solution à la crise de régime ». Au sujet de la lettre du général Gaid Salah à Saâdani, et qu’il était le premier à dénoncer en termes très violents, allant même jusqu’à parler de viol de la constitution, Benflis a préféré botter en touche, se limitant à dire que "les missions de l’armée sont clairement définies dans la constitution".

Pour autant, Benflis juge que l’institution militaire pourrait accompagner un processus de transition, en tant que facilitateur pas en tant qu’acteur.   « L’armée n’est pas là pour défendre un candidat contre un autre mais pour appuyer l’acte décidé par la classe politique »,  a-t-il expliqué à ce propos.

Benflis s’est également refusé à polémiquer avec le nouveau patron du FLN pour lequel il semble afficher un grand mépris. Il rappelle juste que pour lui et pour son parti « la politique est une éthique de comportement, une éthique de proposition et une éthique de responsabilité".

Pour lui, le combat est d’abord celui des idées. « Nous ne permettrons jamais que notre attention soit détournée des véritables problèmes du pays : les périls qui pèsent sur l’Etat national, la gravité de la situation économique et la fragilisation de la société algérienne», a-t-il souligné à ce propos, promettant qu’il va surtout  continuer à «parler de la République en péril, de la nation menacée dans sa cohésion et de la société dévitalisée et en perte de repères».



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