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Benflis dénonce la nomination de Miloud Chorfi à la tête de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel

21-09-2014 20:57  Abbès Zineb

La nomination du député Miloud Chorfi à la tête de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel est loin de faire l’unanimité, tant chez les professionnels que chez les politiques. C’est le cas d’Ali Benflis, qui a rendu public un long communiqué pour dénoncer cette nomination en soulignant qu'« Il vient d’être procédé à une nomination à la tête de l’autorité de régulation de l’audiovisuel. La loi investit cette autorité de prérogatives particulièrement lourdes dans la mesure où elles sont susceptibles d’avoir des répercussions considérables sur notre vie politique économique, sociale et culturelle » écrit Benflis qui rappelle que cet organe a « la triple mission de veiller au libre exercice de l’activité audio-visuelle, d’en assurer l’impartialité et de garantir son objectivité et sa transparence » sur la base de ces critères ainsi identifiés.

Le patron du Pôle du Changement estime que la nomination de Chorfi n’est pas de bonne augure. Au contraire, « elle laisse dans un état de véritable sidération et d’incrédulité même ceux qui croyaient avoir tout vu en matière de nomination aux structures les plus sensibles de l’Etat ». Pour Benflis, les choses sont claires, « cette nomination est frappée du sceau indélébile de clientélisme, du clanisme et de l’allégeance dans leurs formes les plus insoutenables ».

Poursuivant, Benflis ajoute que « toutes les structures que le régime en place estime être d’une sensibilité particulière pour sa survie sont toutes atteintes de ces stigmates. Il n’y a plus place dans ces structures d’Etat pour l’indépendance, l’impartialité et la neutralité qui sont la marque d’un Etat fort et respecté ».

La nomination de Chorfi signifie trois choses pour l’ex candidat à la présidence et renvoie trois signaux : le premier signal est que le droit à l’information plein et entier n’est pas à l’ordre du jour du système politique qui s’impose à notre pays; ce droit ne s’exerce que dans les formes et dans les limites que le régime en place fixe à ses seules discrétions et convenances. Le second signal est que l’ouverture de l’espace médiatique voulue et revendiquée est transformée en illusion, le régime en place reprenant d’une main ce qu’il a octroyé de l’autre.

Et de fait, l’espace audio-visuel national, dans sa composante publique et privé, est désormais sous l’emprise totalitaire du régime en place, au moyen de cette autorité de régulation dont le pouvoir en place s’est approprié le contrôle, dont il a dénaturé la vocation et qu’il a déviée de sa véritable mission.

Le troisième signal est celui d’un régime en place à bout de souffle et en fin de parcours qui s’épuise à vouloir caporaliser un espace médiatique national dont une très large part est acquise au changement démocratique.« Ne nous trompons pas de lecture », recommande Benflis, pour qui tous ces signaux « ne sont pas ceux de la force mais bien ceux de la faiblesse. Un régime politique sûr de sa position et confiant en la solidarité de sa base n’aurait jamais eu recours à une pareille extrémité. Seul un régime fragilisé et saisi par le doute peut oser une telle outrance ».

Et de conclure son communiqué en notant que « par l’incompréhension générale qu’elle suscite et par les doutes sérieux qu’elle soulève quant à sa rationalité même, la nomination à la tête de l’autorité de régularisation de l’audiovisuel est certainement le meilleur révélateur d’un régime en place en proie à une gouvernance erratique et désemparée ».



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