Ali Benflis poursuit les assises régionales de son futur parti politique "Talaiou El Houriyat" dont le congrès constitutif est prévu pour la première quinzaine de juin.
A Constantine, une ville qu’il connait bien pour y avoir fait son lycée, puis travaillé comme avocat, il s’est encore livré à un véritable réquisitoire contre le pouvoir en place en ciblant le président Bouteflika , mais sans jamais le citer.
Pour lui, la situation du pays « est tragique »à cause d’une crise structurelle qui se manifeste tant sur le plan politique, économique et social. Le tragique de cette situation, poursuit-il « est dans l’esprit, dans les constats et dans les discussions de toutes les algériennes et les algériens ». Benflis, s’appuyant sur sa connaissance du fonctionnement des institutions, fait valoir que ceux qui ont les rênes du pays cherchent désespérément à faire croire que « le pouvoir n’est pas vacant, que les institutions républicaines assument leurs missions constitutionnelles et que l’administration publique n’est pas livrée à elle-même sans orientation et sans directives ».
Comme pour forcer le trait, il enchaîne encore : « Oui le pouvoir est vacant tout comme le centre de la décision nationale est déserté; et dans ces conditions comment s’étonner que des cercles occultes se soient emparés de pouvoirs que leur titulaire constitutionnel n’exerce plus ». Signe de cette déliquescence, le dernier remaniement ministériel dit-il. « Ne relevez-vous pas tout comme moi que l’improvisation débridée, la légèreté dans la gestion des affaires de l’Etat et une vacance du pouvoir devenue incontrôlée et incontournable ? », s’est-il interrogé ?
Face à des militants très attentifs, l’ex candidat malheureux à la présidence de la République accuse en outre ce même pouvoir de chercher des boucs émissaires à ses échecs en accusant indûment l’opposition. Il défend la place et le rôle de cette opposition en estimant qu’elle est « légale, pacifique et attachée à la recherche de consensus dans la gestion des affaires vitales pour la nation".
En parlant de son parti, il indiquera qu’il est composé de militants venus de plusieurs wilayas du pays, qu’il « "agit dans le cadre d’une opposition acquise aux vertus de l’ordre et du gradualisme dans le changement de l’actuel système politique ». Un système, à ses yeux « archaïque, inadapté aux nouveaux besoins du peuple et dépassé par la marche accélérée du monde ».
Devant une telle situation, Ali Benflis appelle à la formation d’un "gouvernement d’union nationale" qui sera constitué avec pour mandat "d’aider au bon déroulement de la transition démocratique et de convenir des solutions à apporter aux autres grandes problématiques politiques, économiques et sociales nécessitant un consensus ou un accord national le plus large".
Une "conférence nationale sur la transition démocratique sera réunie à l’effet de convenir et de décider de ses objectifs, de son contenu et instruments", a indiqué dans ce contexte Ali Benflis, soulignant que cette conférence "adoptera le pacte de transition démocratique".
L’Armée nationale populaire (ANP), a-t-il également indiqué à ce propos, "aura, en plus de ses missions constitutionnelles traditionnelles, à partager le devoir national collectif que constitue le bon déroulement de la transition démocratique".