Il semble bien que l’on s’achemine vers le sacrifice du truculentdéputé d’Annaba, Baha Eddine Tliba par son parti le FLN. Le ton adopté cetaprès midi par le secrétaire général, Djamel Ould Abbès devant les journalistess’apparente en tout cas à un lâchage en bonne et due forme.

«Attention ! Attention ! Celui qui va bouger, je ne ferai plus dequartiers, il va payer, il sera KO !  Il y a va de la stabilité duparti» fulminera OuldAbbès, visiblement outré par la sortie des rangs du controversé  député.

Le rappel à l’ordre est ferme et risque d’être décisif.Habituellement, l’ex parti unique tenait à ce que le linge sale se lave enfamille. Mais là, son premier responsable a jugé utile de l’étaler publiquementen désignant Baha Eddine Tliba à la vindicte des militants de son parti.

Sans doute que Djamel Ould  Abbès a reçu l’ordre de «flinguer» ce député coupable de s’être donné une liberté  d’agir en dehors des structures du parti  en annonçant la mise en place d’unecoordination nationale de soutien à un 5ème mandat. Il s’est ainsimis dans la peau d’un mouton noir qui devra payer son agitation volontaire etpeu  inspirée.

Tliba s’était en effet répandu dans la presse sur son projet (misen boite) de lancer une large coordination nationale dans laquelle il a fourrétous les noms d’anciens Premier ministres comme Sellal et Belkhadem ainsi quede nombreux anciens ministres et ceux en activité.

Lui, se donnant le beau rôle de l’initiateur qui va rassembler toutce beau monde pour exhorter Abdelaziz Bouteflika à briguer un autre mandat. Ducoup, il a relégué son parti le FLN au second rôle d’un appareil qui va justerejoindre sa structure. Il a apparemment commis l’irréparable justement enaffichant une telle outrecuidance de se présenter comme étant un hommelargement au dessus de la puissante machine électorale qu‘est le FLN.

Et ça c’est impardonnable pour qui connait les arcanes dusystème dont le FLN est une pièce importante. Le jeune député Baha Eddine Tlibasemble vouloir grandir rapidement comptant sur son poids (au propre comme aufiguré) et son chéquier puisque  on luiprête une fortune colossale.

Outrecuidance ou niaiserie?

Or, la réalité est qu’il est mal vu dans sa wilaya d’origine voire au sein de l‘opinion. Il traine unesulfureuse réputation d’un parvenu dont la fortune et l’ascension politiquerapide suscitent une grande curiosité. En le lynchant ainsi devant la presse,Ould Abbès a peut être prononcé la mort politique de ce député appelé àrépondre de ses actes devant la commission de discipline du parti.

Certains observateurs pensent que Tliba sera le parfait boucémissaire dans le processus de «crédibilisation» du 5ème mandat. Ilincarne en effet  l’homme encombrant denature à faire une mauvaise publicité à une possible volonté du président detenter un autre tour en 2019.

L’image de l’élu du parti d’Ould Abbès qui était le bras droitd’Ammar Saâdani (Ils sont originaires de la mêle wilaya El Oued) qui l’avaitpropulsé à la vice-présidence de l’APN, ne passe plus. Son arrogance ayant faitle reste. De fait, ce n’est pas avec des hommes aussi sulfureux que l’option du5ème mandat serait vendue, alors même que beaucoup pense que Bouteflika pourrait librement renoncer.

Aussi, à un peu plus d’une année de l’élection présidentielle, ilest pour le moins malsain de lancer la compétition pendant que le pays vit aurythme d’une spirale infernale de mouvements de contestation sociale auxquelsle gouvernement peine à trouver des solutions. Pour toutes ces raisons etd’autres encore, il apparait que le compte de Baha Eddine Tliba est bon etqu’il va, au mieux, être réduit au silence, au pire exclu des rangs du parti.Il apprendra à ses dépens que même quand on veut soutenir il faut mettre lesformes et que l’excès de zèle est contre-indiqué.