Le siège d’El Moudjahid a été le théâtre d’une bataille rangée entre deux ailes de l’organisation nationale des enfants de Chahid, l’ONEC. La salle où se tient habituellement le forum est mise sens dessus–dessous. Les chaises ont volé, l’estrade renversée, les vitres brisées. Du jamais vu dans l’histoire du forum D’El Moudjahid, selon sa directrice Naâma Abbas, complètement abasourdie.
Il aura fallu que les agents de sécurité du journal interviennent avant l’arrivée de la police pour séparer les deux camps visiblement remontés à bloc l’un contre l’autre.
Que s’est-il passé ? En début d’après midi, Tayeb El Houari est venu à El Moudjahid pour une conférence, à l’invitation du journal. Mais derrière cette conférence qui n’est en fait qu’un alibi, il y a le message politique.
En effet, Tayeb El Houari comptait profiter de la tribune que lui offre le journal El Moudjahid pour apporter son soutien à la candidature "du Moudjahid Abdelaziz Bouteflika, le père de la réconciliation nationale". C’est du moins ce qui est écrit dans son communiqué signé par quatre autres membres du secrétariat national.
Sauf que l’aile dissidente, conduite par Hadj Mokhtar Abdelkader, qui ne reconnait plus à Tayeb Houari, la qualité de secrétaire général, ne l’entend pas de cette oreille et lui refuse de parler au nom de l’organisation.
En fait, Tayeb El Houari, soupçonné un moment de vouloir soutenir Ali Benflis, a fait l’objet d’un mouvement de redressement. Il est destitué de son poste de SG et remplacé par une commission provisoire chargée de la préparation du prochain congrès avec à sa tête Hadj Abdelkader Mokhtar, lui aussi de Tlemcen comme Tayeb Houari.
Il se trouve que ce dernier ne reconnait pas la commission provisoire, considérant que seul le congrès qui l’a élu est habilité à le destituer.
Aujourd’hui donc, Tayeb Houari, s’est présenté à El Moudjahid en tant que SG de l’ONEC pour exprimer son soutien à Bouteflika. Ce que le groupe de HADJ Mokhtar Abdelkader lui conteste, car pour eux Tayeb El Houari "n’est pas crédible, il a soutenu Benflis et maintenant il veut prendre le train en marche de Bouteflika, c’est trop tard pour lui".