Assistons-nous à la fin de l’examen du baccalauréat tel que nous le connaissons depuis l’indépendance du pays ? Tout porte à le croire à entendre la ministre de l’Éducation qui donné aujourd’hui depuis Ghardaïa l’avant goût de ce que sera l’examen de fin du cycle secondaire.

Mme Nouria Benghebrit a précisé que tout le système des examens officiels sera réorganisé. Mais elle a mis une mention spéciale au baccalauréat qui reste l’examen le plus prestigieux de l’éducation mais aussi celui qui soulève le plus d’interrogations quant à sa pertinence dans sa forme actuelle.

Le Bac pourrait ainsi devenir un simple examen qui ne suffirait pas à lui seul d’assurer à l’élève un passage à l’université. La ministre a laissé entendre à la radio chaine III qu’un groupe d’experts planche sur la meilleure formule qui prenne en considération le travail de l’élève durant l’année scolaire. «Une réorganisation du système des examens est un impératif et des possibilités ont été formulées par un groupe d’experts qui travaille d'arrache-pied sur cette question», dixit, Mme Benghebrit.

Concrètement la réorganisation du Bac se décline en trois variantes : Il y a d’abord le rachat, l’anticipation de certaines épreuves et l’organisation d’une seconde session.

La petite «révolution» de Benghebrit

Mais il semble que la ministre penche plutôt pour la première formule en ce qu’elle prend en considération le travail de l’élève durant l’année. «La nécessité de prendre en considération le travail continu de l'élève est la piste la plus indiquée que le groupe d'experts est en train d'explorer», précise la ministre.

Benghebrit soutient en effet qu’il faut «Valoriser le travail de toute l'année à travers une fiche de synthèse qui prendra en compte les éléments complets du travail continue et permanent de l'élève». C’est pourquoi elle a mis l'accent sur l'importance de permettre aux candidats aux examens, notamment ceux du baccalauréat «de terminer dans les délais requis, l'ensemble du programme scolaire qui doit démarrer avec la rentrée scolaire».

Le bac version 2015

Il est clair à travers sa plaidoirie en faveur de la fiche de synthèse que le Bac sous sa formule actuelle ne trouve plus grâce aux yeux de Mme la ministre. «Le Bac est la résultante d'un travail mené par l'élève accompagné par ses parents, tout au long de l'année scolaire et non un coup de poker». Autrement dit, la version 2015 du Baccalauréat a toutes les chances de ne pas ressembler aux précédentes.

Ce sera une copie revue et corrigée. Et ce ne serait pas une si mauvaise chose pour peu qu’on mettre fin aux fameuses fuites des sujets, au «copiage» et à la «Ataba» (seuil) qui ont terni ces dernières années le prestige de cet examen international. Ne réussiront alors que les élèves qui ont fait preuve de sérieux et d’abnégation durant toute une année. La ministre devrait en dire un peu plus demain à l’occasion d’une conférence de presse dont elle promet des «surprises».