La ministre de l’Education se trouvait mardi à El Oued, ville du sud du pays d’où elle a donné le coup d’envoi officiel aux épreuves du brevet d’enseignement moyen.
L’occasion d’évoquer dans une émission à la radio locale certains problèmes inhérents au secteur.
Comme par exemple celui de la fraude aux examens, qui a pris ces dernières années des proportions alarmantes avec le développement des nouvelles technologies notamment l’utilisation de la 3G.
La ministre avoue que la triche « affecte la crédibilité des examens » en plus de « constituer une atteinte à l’éthique pédagogique ». Mais pour prévenir le risque de fraude, des dispositions sont prises cette année avec le ministère de la Défense et le ministère de l’Intérieur.
C’est ainsi qu’il a été décidé l’installation des brouilleurs de réseaux internet au niveau des centres d’examen, afin d’empêcher les candidats d’utiliser leurs smartphones. Mais, la ministre en appelle surtout à la conscience collective et à l’éthique professionnelle, des candidats et des surveillants.
« Tout élève surpris avec son portable est automatiquement sanctionné même s’il ne l’utilise pas » prévient Benghabrit, en rappelant les mesures de coercition déjà prises à l’encontre des fraudeurs, qui encourent « 05 années d’exclusion et 10 ans pour les candidats libres, cette année », pour dissuader toute tentative de fraude.
« Même les enseignants et les encadreurs sont privés de téléphone à l’intérieur des salles d’examen », a-t-elle ordonné, en lançant une sévère mise en garde aux fraudeurs. « Nous demandons la compréhension de tous. La triche a étouffé le secteur », a-t-elle lancé en substance sur les ondes de la radio nationale.
L’autre problème soulevé par la ministre, est relatif à l’échec des garçons, à l’inverse des filles dans le cycle moyen. A ce propos, elle a annoncé une étude pour "diagnostiquer" les causes de l’échec scolaire chez les garçons.
L’élaboration d’une étude susceptible de diagnostiquer les causes de l’échec des garçons dans leur parcours scolaire s’avère nécessaire, notamment dans le palier de l’enseignement moyen où est constaté un "nombre beaucoup plus important de collégiennes, soit deux tiers, des inscrits aux épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM) par rapport à celui des garçons qui ne dépasse pas le tiers dans plusieurs wilayas", a indiqué Mme Benghabrit.
Avec le concours d’experts étrangers des solutions urgentes s’imposent, selon Benghabrit pour « offrir davantage d’opportunités de réussite aux garçons, dans tous les paliers scolaires".
Le ministère de l’Education nationale s’est attelé à mener une étude à même de cerner les causes principales de ce "phénomène", notamment les causes sociales de dimension locale, a-t-elle fait savoir. Mme Benghabrit a révélé, à ce titre, que les services centraux travailleront, à la lumière de cette étude, sur l’élaboration d’une stratégie devant permettre de remédier de manière scientifique à ce phénomène qui, a-t-elle dit, a influé négativement sur les processus didactique et pédagogique dans plusieurs établissements scolaires.
Enfin, au sujet des réformes engagées dands le secteur, Nouria Benghabrit juge qu’il « est prématuré d’en faire une évaluation objective pour mesurer les avancés », expliquant que « les changements s’inscrivent dans la durée ».