C’est une lettre qui sonne comme un appel de détressequ’Abderrahmane Achaibou, patron du groupe éponyme, vient d’adresser auprésident de la République pour dénoncer la mise à mort programmée de sesactivités par l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines , AbdeslamBouchouareb.
Dans cette lettre parue jeudi sur les deux quotidiensfrancophones, El Watan et Liberté, celui qui est considéré comme le doyen dumarché dans le segment de la concession automobile pointe ce qu’il qualifie « des pratiques discriminatoires et mesuresd’iniquité à l’égard du groupe pour le traitement de ses demandes derenouvellement de l’agrément de concessionnaire de véhicules neufs pour lesmarques Kia, Ford, Suzuki, Daewo, Isuzu et d’investissement dans la productionet le montage de véhicules».
Conséquencede cette mesure discriminatoire, la réduction drastique des effectifs du groupe,qui s’est retrouvé dans l’obligation de licencier pas moins de 1230travailleurs sur les 1750, dont un grand nombre de diplômés de l’université auxquels le groupe Achaibou avait redonné espoir.
Plusd’une vingtaine de correspondances ont été adressées par la Direction du groupeà Abdeslam Bouchouareb, lequel, lit-on dans la lettre, « n’a jamaisdaigné répondre »
Ce« blocage sélectif » aux motifs inavouables s’est traduit sur leterrain du marché de l’automobile par une «redistribution de toutes les marquescommercialisées par les entreprises du groupe Achaïbou, chacune étant concédéeà un autre concessionnaire qui bénéficiera de toute la promotion que nous avonsréalisée pour la marque», explique t-on.
Unelettre dans laquelle Abderrahmane Achaibou n’y va pas par quatre chemins pour affirmerque l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, aujourd’hui viré même du RND, a « organisé la faillite du groupe Achaïbou en le dépouillant de sesmarques pour les donner à ses parents et amis».
Carpour l’auteur de la lettre «Il est inconcevable que le constructeur Kia MotorsCorée ait décidé de changer son partenaire Kia Algérie, avec lequel ilentretient depuis plus de 20 ans une relation parfaite et qui lui a permis demettre en circulation plus de 180 000 véhicules de sa marque en Algérie»,est-il mentionné dans la lettre.
Achaïbou Abderrahmane espère par cette missiveque le groupe soit rétabli dans ses droits légitimes avec la «levée de cespratiques discriminatoires prises sans aucun justificatif».
Leprésident de la République sera-t-il sensible à l’appel du président du groupeAchaibou, victime comme d’autres concessionnaires historiques, de manœuvres obscures et discriminatoires au moment de l’établissement de la « shortlist » des opérateurs qualifiés à l’importation.