Les choses vont très vite : aprèssa nomination hier, Ahmed Ouyahia a retrouvé ce mercredi le Palais du Dr Saadane,une maison qu’il connait bien, pour les passations des consignes dans une cérémonie,somme toute sobre, ponctuée par des déclarations de convenance.
La formation du gouvernement nedevrait pas tarder, dans les prochaines heures, avancent certaines sources quicroient savoir aussi que l’équipe héritée de Tebboune ne devrait pas connaitreun grand chamboulement.
C’est que le temps urge et Ouyahian’aura même pas le droit au fameux « round d’observation », fort heureusementil est bien imprégné des réalités et informés sur les dossiers qu’il suivait dela présidence.
Sous le sceau de l’urgence, ildoit se pencher sur cette affaire des importations qui a attisé les tensionsentre gouvernement et importateurs ettenter de débloquer la situation, qui y est d’ailleurs pour beaucoup dans le limogeagede Tebboune.
Le gouvernement Ouyahia devrait s’attelerensuite à préparer la rentrée sociale avec à la clé la tenue de la tripartieprévue pour le 23 septembre à Ghardaïa. Mais, les observateurs n’écartent pasla possibilité d’un report de ce rendez-vous entre les trois partenaires dupacte économique et social.
La préparation de la loi de finance2018 est un autre chantier qui attend le gouvernement, appelé à faire de lagymnastique budgétaire pour concilier entre rigueur (pour ne pas dire austéritéimposée par la conjoncture) et la générosité sociale à laquelle tient leprésident Bouteflika.
Au plan politique, un rendez-vousphare est inscrit sur l’agenda du gouvernement, les élections locales dont ladate est fixée pour le 23 novembre. C’est d’abord une affaire des partispolitiques, certes, mais est concerné sur le plan logistique et administratif.
Reste la question de savoir siOuyahia va reprendre à son compte le projet de Tebboune concernant l’ouverturedu dialogue social avec les partenaires politiques sociaux et les compétencesacadémique. On se souvient qu’Abdelmadjid Tebboune attendait juste le feu vertdu président Bouteflika pour entamer ce dialogue dont la finalité était d’aboutirà un « consensus national », notamment sur la politique dessubventions.
On sait qu’Ahmed Ouyahia est ventdebout contre la politique des subventions généralisées. C’était un de ses thèmesdurant la campagne électorale, plaidant pour une politique des subventionsciblées.
Dialogue ou pas dialogue ?Ahmed Ouyahia risque d’être amené à sauter dessus à pieds joints, surtout quele feedback des partis politiques n’est pas positif.