Le ministre des transports, dans une piètre défense de la compagnie aérienne Air Algérie, a dénoncé une campagne médiatique venant de l’étranger la rendant la seule coupable du crash « ce qui est loin de la réalité », a t-il indiqué dans une conférence de presse animée hier au siège de son département ministériel en présence du PDG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif.
Selon le ministre, ces attaques qui visent à déstabiliser la compagnie nationale « ne visent pas les personnes, mais beaucoup plus qu'on ne pense, c’est le pavillon national qui est la cible », dans une tentative peu convaincante de venir au secours du PDG d'Air Algérie.
Ensuite le ministre a clairement affiché son soutien à Air Algérie en affirmant qu'« Air Algérie restera et continuera à exister et nous ne permettons pas qu’elle soit touchée », a-t-il affirmé confirmant ainsi le maintien de la position monopolistique de la compagnie au détriment des citoyens qui n'en peuvent plus de subir les prix excessifs, les annulations, les retards dantesques...
Pour sa part, le PDG d'Air Algérie, dans un entretien accordé à l'APS, a accusé, sans les nommer Aigle Azur et Air France, en affirmant que sa compagnie s'est engagée dans une dynamique de développement qui commençait à « déranger la concurrence » et « inquiète beaucoup de compagnies concurrentes ». Boultif fait ensuite part de son « inquiétude face aux attaques que subit le pavillon national depuis le crash du vol AH 5017 le 24 juillet au Mali », en expliquant cette campagne par le fait qu’Air Algérie a « réussi en l'espace de trois ans à capter 1,4 million de nouveaux passagers à l'international ».
Certains organes de presse, tentant envers et contre tout, de défendre Mohamed Salah Boultif, ont avancé que cette campagne médiatique, qui a mis en fait à jour la mauvaise gestion de la compagnie, est consécutive à la décision du "PDG d'Air Algérie qui avait stoppé la construction du nouveau siège de la compagnie confiée à une société canadienne, quand il a découvert que le plan du siège social d'Air Algérie ressemblait étrangement à un hôtel 5 étoiles de Dubaï".
"Le plan avait été confié à un bureau d'études libanais Khatib & Allami. Après avoir résilié le contrat avec les Canadiens, la compagnie aérienne nationale n'a toujours pas réussi à trouver une autre entreprise pour relancer le projet. Pour de nombreux observateurs ce sont les complices de cette vaste arnaque qui seraient derrière cette campagne de dénigrement, de sabotage contre la Compagnie nationale et son premier responsable et qui cherchent à vendre Boultif comme un bouc émissaire, pour le faire éjecter de la compagnie et relancer le projet de la construction du siège d'Air Algérie". Rien que çà !
Ainsi donc, la grogne des clients d'Air Algérie est due à la main de l'étranger selon le ministre des transports, aux compagnies concurrentes selon le PDG et au nouveau siège selon quelques complaisants journalistes.
Exit les retards d'avions jusqu'à 26 heures, les annulations de vols intempestives, les bagages des passagers qui n'arrivent pas, la non prise en charge des naufragés du ciel etc...Allez, circulez, il n' y a rien à voir !