Des organes de presse, sortant le contenu de son contexte ont versé dans la supputation. Il n’a jamais été question ni de la part de l’Union européenne ni des USA d’attendre le départ du président Bouteflika pour intensifier la coopération économique avec l’Algérie. Le souhait, face à la chute du cours des hydrocarbures de longue durée, est un changement de la politique du gouvernement qui devra accélérer les réformes afin d’éviter la déstabilisation de l’Algérie et par là de la région ce que personne ne souhaite. Cela m’a été confirmé lors de ma conférence à l’invitation du parlement européen et récemment par des responsables de l’Union européenne.
Que penser de l’analyse du média américain ?
Selon le média américain POLITICO citant une source anonyme au sein de l’Union européenne (UE), Bruxelles s’engagerait à aider l’Algérie pour lutter contre l’immigration qui touche le continent européen, à diversifier son économie, à assurer un soutien financier et tenterait de mettre au point un plan d’investissement en Algérie en échange d’une ouverture économique du pays dans le secteur de l’énergie en contrepartie d’une sécurité d’approvisionnement en gaz de la part d’Alger et une aide pour lutter contre l’immigration qui touche le continent européen. Selon les responsables européens cités dans l’article, l’Algérie dispose de deux choix seulement : développer sa production de gaz et devenir «la Norvège du Sud» pour l’UE, ou laisser son industrie gazière décliner encore pour être, en raison de la croissance de sa demande interne, un importateur net de ce produit. Selon l’article, l’Europe reste très critique envers la règle des 51/49% qui donne l’avantage à Sonatrach et à l’Algérie sur tous les gisements exploités, la législation algérienne étant jugée «la pire de toute la région». Selon cette même source, le gouvernement algérien actuel, privilégiant non le terrain mais des lois attente d’application, pour l’instant pas engagé de véritables réformes structurelles, notamment développer sa production d’énergies renouvelables pour faire face à la demande interne et diversifier son économie pour sortir de la rente pétrolière ce qui peut occasionner à termes de vives tensions sociales. Geoff Porter, le président de ‘Afrique du Nord Risk Consulting, Inc', une société de risque politique spécialisée exclusivement en Afrique du Nord, a notamment déclaré que les entreprises aimeraient être en mesure de rapatrier leurs bénéfices en Algérie au lieu de recourir à des méthodes non avouées. Il s'est, également, montré optimiste sur le changement de la politique et de la mentalité en Algérie, qualifiant la démarche de l'UE de «bon investissement». Pour l’Algérie, ce sont des «supputations subjectives et incongrues» rappelant que «la relation durable et structurante qu’entretient l’Algérie avec l’Union européenne dans le domaine de l’énergie est de nature éminemment stratégique et se place assurément au-dessus des supputations subjectives e puisées auprès d’une source européenne, réputée proche du dossier et qui a, bien entendu, préféré le confort bien commode de l’anonymat. L’Algérie «négocie au mieux» ses contrats gaziers avec ses partenaires européens avec qui les relations sont marquées par une «profondeur et une régularité». Rappelons qu’en mai 2016 le Commissaire européen en charge de l'action pour le climat et l'énergie, Miguel Arias Canete, affirmait déjà que l'Algérie constitue un partenaire fiable pour l'UE, dans le domaine énergétique. Il s'agit, notamment, avait-t-il précisé, du domaine gazier où les deux parties veulent accroître les investissements, en amont, pour que l'«Algérie gagne sa position parmi les principaux fournisseurs de l'Europe». En matière d'énergies renouvelables, l'UE a annoncé son soutien aux mesures prises par l'Algérie, en matière d'efficacité énergétique. Lors de la dernière réunion union européenne /Algérie sur l’énergie les experts de l’union européenne avait déjà fait savoir à l’Algérie qu’aussitôt les contrats fixes à long terme qu’ en majorité expirent entre 2018/2019, l’Algérie comme le fait déjà la Russie (accord de Berlin) pour une partie de ses explorations en gaz de s’aligner sur le marché libre dit spot . Aussi lors de la réunion d’Alger , il avait été mis en relief de la nécessité de s’orienter vers une efficacité énergétique ( économies de 20/30) vers un Mix énergétique local encourageant les énergies renouvelables et revoir la politique des subventions généralisées source de gaspillage et d’injustice sociale, la différence pouvant servir à l’exportation. Comme avait été mis en relief que l’actuelle loi des hydrocarbures avec des litiges internationaux en cascade pour Sonatrach ( toute loi mais rétroactive ) élaboré dans un contexte particulier de 100 dollars du prix du pétrole devait être assoupli notamment au niveau des taxes afin d’encourager tant l’investissement privé national qu’international surtout pour les gisements marginaux posant d’ailleurs la problématique de la règle de49/51% généralisable aux canalisations et à tout l’aval, pouvant s’appliquer qu’aux grands gisements.
Mais selon la lecture d’experts internationaux, le message le plus important n’est pas lié à l’énergie, mais en politique devant toujours faire une seconde lecture, concerne les enjeux géostratégiques de la région et notamment son aspect sécuritaire. En effet, sans réformes pas de relance économique effective, ce qui pourrait entrainer de vives tensions sociales, qui avec la baisse du cours des hydrocarbures pourraient déstabiliser toute la région avec une immigration algérienne massive vers l’Europe . Ce qui explique le souhait d’un investissement massif hors hydrocarbures lié justement aux réformes de la part de l‘union européenne (voyant ses propres intérêts) mais également des Etats Unis d’Amérique car ce serait une erreur stratégique en ce XXIème siècle, d’opposer USA/Europe concernant l’Algérie et d’une manière générale l’Afrique du Nord, existant des divergences tactiques mais non stratégiques. L’Algérie pour les grande puissances est un grand pays qui ne mesure pas toujours son importance, qui devra jouer à l’avenir le rôle de pays pivot au niveau de la région méditerranéenne et africaine, la puissance militaire d’une Nation se mesurant à sa puissance économique. Pour cela, il faudra plus de moralité des responsables, accélérer les réformes micro-économiques et institutionnelles, réorienter la politique socio-économique tenant compte des nouvelles mutations énergétiques, économiques, politiques et militaires mondiales. Aussi, ces différentes analyses, banque mondiale, FMI, Union Européenne, ne nous apprenant pas grand chose, ont fait l’objet d’analyses et de recommandations de bon nombre d’experts algériens (voir nos différentes contributions 2010/2016-vwww.google.com) pour attirer l’attention du gouvernent algérien d’accélérer les réformes structurelles condition sine qua non pour une économie diversifiée notamment :
-par une lutte effective contre la bureaucratisation et la corruption--par la réforme du système financier, lieu de distribution de la rente et poumon, des réformes-la réforme du système socio-éducatif collant à l’environnement dont le niveau s’est nettement dégradé malgré une dépense monétaire dans précédent (voir le dernier classement de Schangai 2016 où l’Algérie ne figure pas )-la réforme du marché du travail conciliant flexibilisé et sécurité- lever la contrainte du foncier par un marché libre du foncier
Conclusion : les réformes dépendent avant tout des Algériens
Fini la démagogie, au vu des analyses précédentes du gouvernement algérien lui même, même si l’Europe ouvrait ses frontières qu’exporterait l’Algérie en dehors des hydrocarbures ? Dans ce cadre l’Europe doit éviter cette vision mercantile et aider par un partenariat gagnant/gagnant l’Algérie à asseoir une économie productive afin d’avoir une croissance économique soutenue et stabiliser le corps social comme prévu dans l’Accord d’association ce qui suppose une révision de l’Accord dans ce sens, mais selon mes informations n’étant nullement question de remettre en cause l’architecture globale. Mais les réformes ne dépendent pas de l’union européenne mais des algériens avant tout ce qui suppose une nette volonté politique de libéralisation maîtrisée avec un rôle stratégique de l’Etat régulateur qui devra concilier les couts sociaux et les cous privés. Aussi , l’on devra éviter des polémiques stériles comme celles récentes entre la banque d’Algérie et la banque mondiale, dont l’analyse ne s’dressait pas spécifiquement à l’Algérie, concernant un rapport global sur la région MENA et dont la réponse de la BA, institution stratégique qu’il s‘agit de préserver de toute polémique, est inappropriée, la consolidation budgétaire et la réponse, si réponse il y a comme dans tous les pays du monde, relevant du Ministère des Finances (voir nos contributions en arabe-anglais--français www.google.com- aout 2016). En effet, une lecture attentive du média américain Politico montre qu’il n’ a jamais été question pour les américains ou les européens d’envisager une étroite coopération économique après le départ du président Bouteflika (voir notre interview exclusive à la télévision Dzair New ‘s- 20/08/2016, au sujet de l’ analyse du média américain Politico en date du 18/08/2016 sur les relations Algérie/UE). Cela m’a été confirmé par des experts de l’Union européenne lors de ma conférence à l’invitation du parlement européen à Bruxelles et récemment par des experts de l’Union européenne. En réalité il s’agit d’un partenariat gagnant/gagnant, garant de la stabilité de l’Algérie et de la région, passant par un changement de la politique du gouvernement qui devra accélérer les réformes , supposant une cohérence dans sa démarché, une vision stratégique et un minimum de consensus social.