Amara Benyounés a ouvert vendredi l’université de son parti, le Mouvement Populaire Algérien (MPA) à l’hôtel Riadh (Alger), en présence de responsables de certains partis politiques invités pour l’ouverture. Le ministre du commerce, proche du frère du président, a profité justement de cette université d’été pour revenir sur les rumeurs autour du chef de l’Etat et son incapacité à diriger le pays.
« Bouteflika jouit d’une grande légitimité et d’une grande crédibilité qu’il tient des suffrages populaires » dit-il en rappelant qu’il avait été « plébiscité par la majorité des algériens le 17 avril dernier ». Amara Benyounès dénonce ce qu’il qualifie aussi de « coup d’état médiatique », allusion aux écrits de presse qui font référence à l’application de l’article 88 de la Constitution.
Sans vouloir trop s’étaler sur la santé du président de la république, se contentant juste de rappeler sa fameuse formule « le bulletin de santé du chef de l’Etat n’est pas un bulletin météo », Benyounès lancera une charge virulente contre la CNLTD qu’il assimile à un « groupe hétérogène ». Il ironisera même sur la présence au sein de cette coordination d’ancien chefs du FIS qui considéraient, à l’époque, la démocratie comme une hérésie.
Le chef du MPA pointera aussi "les contradictions de la CNLTD" en notant que certains de ses membres font appel à l’Armée, alors que d’autres y sont opposés. Une autre contradiction selon lui :« l’application de l’article 88 est suivie automatiquement d’une élection anticipée au bout de 6 jours, il ne peut pas y avoir de transition », explique d’un air malicieux.
Benyounès, comme les autres partis FLN, RND et TAJ, estime qu’il n’y a pas lieu d’aller vers une transition dés lors que le pays n’est pas en crise politique et que les institutions élues fonctionnent normalement ». Visiblement remonté contre la CNLTD qui, il est vrai, fait du pilonnage contre Bouteflika , le ministre du commerce l’accuse de n’avoir « comme seule feuille de route que les attaques contre le chef de l’Etat ». Ce qui n’est pas, selon lui une alternative politique.
Après avoir agité il y a encore quelques jours le chiffon rouge de l’adhésion inéluctable de l’Algérie à l’OMC, il tente de recadrer ses propos pour ne pas essuyer les foudres de l’UGTA qui se prépare à sortir la grosse artillerie. Pour lui, cette adhésion ne se fera pas au détriment de l’économie nationale, mais au même temps prévient t-il, cette économie ne peut plus fonctionner comme dans les années 70.
La gestion bureaucratique doit laisser la place à une gestion managériale de l’économie avec au cœur l’entreprise, invite t-il, en se félicitant que l’adhésion à l’OMC suscite un débat sur le devenir de l’économie algérienne.