Les travaux du dixième congrès du FLN se sont achevés assez tard dans la soirée. C’est dans une ambiance bon enfant que Amar Saâdani a donné lecture de la liste des nouveaux membres du Comité central (CC). Ils sont en tout 489 dont 130 désignés par le SG.
Un chiffre revu à la hausse pour répondre aux besoins des dosages entre jeunes loups et caciques, entre femmes et hommes et entre régions aussi. Au FLN l’équilibre régional est toujours de mise, comme à l’époque du parti unique.
Dans cette instance, responsable entre deux congrès, on retrouve quasiment tous les ministres encartés du FLN. A commencer par Tayeb Louh qui a joué un rôle déterminant dans la tenue de ce Congrès en tant que ministre de la Justice, invalidant les requêtes en annulation des redresseurs.
On retrouve dans la liste Tahar Khaoua ( ministre en charge Relations avec le Parlement), Abdelkader Messahel (Affaires maghrébines de l’Union africaine et de la Ligue arabe), Abdelmadjid Tebboune (Habitat), Abdelkader Kadi (Agriculture), Tahar Hadjar (Enseignement supérieur). Mais pas Sellal, contrairement aux rumeurs qui ont circulé la veille. Mais il retrouve sa qualité de militant selon Djamal Ould Abbas, qui a participé activement à la composition du CC avec Amar Saâdani, Sellal a retiré dernièrement sa carte de militant à Constantine.
D’anciens ministres comme justement Ould Abbas, Said Barkat, Benhamadi , Haroubia, font partie de cette liste. Et bien entendu le président de l’APN larbi Ould Khélifa. En revanche, les dissidents sont laminés. Plus de Bélayat, ni Belkhadem, ni Abada, ni Kara, ni Kassa Aissi, ni Salah Goudjil. Ils ont visiblement payé pour leurs positions anti Saâdani. Désormais, ils ont tout le loisir de méditer et de ruminer leur défaite.
Mais, incontestablement, le grand vainqueur de ce Congrès, c’est Amar Saâdani, désormais légitimé par la base mais surtout adoubé par le président Bouteflika, président du FLN dont la lettre envoyée aux congressistes est considérée par Saâdani comme « un important soutien pour nous et un appui clair dans la volonté de notre parti de jouer pleinement son rôle sur la scène politique ».
Avec un FLN pacifié et débarrassé de ses « brebis galeuses », le cap est désormais mis sur l’animation de la scène politique pour répercuter les résolutions du Congrès mais surtout se mettre en jambe pour lancer le chantier de la révision de la Constitution, laquelle doit poser les jalons d’une alternance sans secousses.