Amar Saâdani a réuni jeudi son Bureau politique, avec pour ordre du jour la situation politique et des questions organiques, en rapport avec le renouvellement des Kasmas et les remous qui les ont accompagnés dans certaines régions. Mais cette réunion vaut surtout par la conférence de presse où Amar Saâdani est paru serin et sûr de son fait au moment d’aborder les questions politiques devant les journalistes en saluant l’initiative du FFS de travailler à la mise en place du consensus national.
Il invitera d’ailleurs la classe politique à l’élargissement du dialogue en expliquant que « le FLN accueille à bras ouvert toutes discussions » qui placent l’intérêt supérieur du pays au cœur de sa préoccupation. Cependant, le chef du FLN fixe une ligne rouge : pas question de parler de présidentielle, considérant que le président Bouteflika est là pour cinq ans et que son élection ne souffre aucune contestation.
C’est la un message subliminal à la CNLTD et Ali Benflis qui font de la « vacance du pouvoir » leur leitmotiv. « Nous voulons travailler avec les partis dans le respect et dans le cadre des instances », a-t-il ajouté, tout en rejetant les partis qui investissent la rue. Pour lui, la rue, vu le contexte, n’est pas le lieu indiqué pour l’expression de revendications politiques, car il y a selon lui un risque de déstabilisation.
En fait, la sentence s’adresse aussi à ses contradicteurs au sein du parti FLN qui réclament à cor et à cri son départ. Il ne nie pas pour autant l’existence de tensions, mais pour lui la voie du règlement doit être celle des instances internes du parti, comme le stipulent les règlements. Mais certainement pas les colonnes des journaux avec « la complicité de certains journalistes qui font croire à travers leurs écrits que le parti est à feu et à sang ».
Pour le chef du FLN, "oui pour le dialogue, oui pour a confrontation d’idées, mais à l’intérieur du parti ; celui qui ne veut pas la stabilité n’a pas sa place dans le parti ». Saâdani dit au sujet des « khalatines »(les semeurs de confusion) qu'ils ont peur pour leurs intérêts. Et à ceux qui accusent aussi le parti d’être une formation figée, il rétorque que la direction actuelle est composée en majorité de cadres de la deuxième génération. Mais il revendique un lien charnel entre l’ancienne et la nouvelle génération.
Le patron du FLN a parlé longuement de la presse en défendant « une presse des journalistes et pas des patrons ».Il a profité pour mettre en garde contre des tentatives de porter atteinte à la liberté de la presse. « la presse aux ordres appartient à une époque révolue », car pour lui « celui qui veut fermer la presse, ne peut pas ». Et d’insister pour dire et redire que « le journaliste est libre et responsable de ce qu’il écrit, même parfois si nous sommes victimes de cette liberté, mais nous l’acceptons ».