Amar Ghoul a confirmé dimanche lors du forum du journal Liberté, l’information donnée la veille par Algérie1 au sujet de l’ouverture de l’espace aérien algérien aux investisseurs privés. "L'ouverture de l'espace aérien aux compagnies privées est une nécessité, a-t-il confirmé en ajoutant que cette ouverture ne se fera pas au détriment des compagnies nationales. Nous ne sommes pas contre, mais à présent nous sommes dans la phase de détermination des conditions nécessaires pour une telle opération".
Cette ouverture va inévitablement se traduire par une concurrence. Et selon le ministre les deux compagnies nationales Air Algérie et Tassili Air Line s’y préparent déjà."Nous sommes toujours à la recherche de l'intérêt suprême de l'Algérie. Une fois l'espace aérien ouvert, la compagnie nationale Air Algérie doit se préparer à faire face à la concurrence du privé mais aussi bien des grandes compagnies mondiales", a encore souligné le ministre qui précise que Air Algérie, pour justement se mettre au diapason de la concurrence, va bénéficiera d'un programme de mise à niveau et de développement dans ses différents segments d'activité, et ce, afin de la hisser aux standards internationaux".
Boultif n'a pas les épaules assez larges pour dire non !
Il faut dire que Air Algérie a pris les trois quart de l’intervention du ministre, tant les questions y afférentes sont nombreuses. Mais on sent à travers les propos du ministre du transport que le courant ne passe pas du tout avec Mohamed Salah Boultif, son DG dont on a appris, de la bouche même d’un conseiller du ministre que ses jours sont comptés. « Il est vrai que c’est quelqu’un d’honnête en tant que personne, mais il n’a pas les épaules assez larges pour diriger une entreprise comme Air Algérie qui a besoin d’un homme à poigne capable de donner du point sur la table, de dire non à une intervention d’un tel ou untel », nous dit encore ce conseiller.
Probablement le changement à la tête d’Air Algérie interviendra à l’issue de l’audit décidée dernièrement « Cette opération permettra de déterminer les points faibles, les dysfonctionnements ainsi que les décisions les plus adéquates à prendre, dit-il en précisant bien qu’elle "touchera tous les volets (encadrements, recrutements, gestion des ressources humaines, maintenance des appareils, contrats notamment ceux concernant l'affrètement). Une façon de réponde à Boultif qui déclarait dernièrement sur un journal en ligne que la gestion et le management ne sont pas concernés par l’audit.
Il s’agit pour Ghoul de "mettre le doigt sur tout ce qui freine le processus du développement d'Air Algérie". Cela étant, le ministre du transport s’est fait l’avocat d’Air Algérie en reprenant à son compte la thèse du complot visant à la saborder, à travers les critiques dont elle a été l’objet tout au long de cet été en cherchant à minimiser les incidents. Et pour la saison estivale prochaine, le ministre a promis que les prestations seront meilleures et proches des standards internationaux avec l’acquisition de nouveaux aéronefs, seize au total dont six avant la fin de l’année. Des Boeing, des Airbus et des ATR.
Concernant le transport maritime, le ministre a assuré qu'une "grande importance" est accordée au secteur maritime. Selon M. Ghoul, "un immense programme" est également prévu pour moderniser ce secteur. "Avec l'achat de 27 navires, le ministère des Transports accorde une grande importance pour le segment maritime. En plus de l'acquisition de ces navires, au plus tard fin 2016, nous comptons moderniser et développer le secteur maritime". Il a rappelé, à ce titre, que les différents programmes de mise à niveau prévu pour les secteurs aériens, maritimes et terrestre (notamment le rail), s'inscrivent en droite ligne avec les recommandations des dernières assises du secteur des Transports, tenues en décembre 2013.
A ce propos, Amar Ghoul a mis les points sur les « i » au sujet de la réalisation des ports, en réponse à une question sur les raisons du blocage du projet de l’homme d’affaire Issad Rebrab qui veut construire un grand port à Cap Djinet à l’est d’Alger. Le domaine maritime et le domaine aérien relèvent du monopole de l’Etat, il n’y a que l’Etat qui peut investir sur ces créneaux à t-il souligné sans exclure pour autant la possibilité d’ouverture pour le privé algérien « quand la loi changera » conclut le ministre.