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Alors que la rue gronde : Où est passé Ouyahia ?

14-02-2018 17:27  Amel Benabi

La question brûle les lèvres : Où es donc passé le Premier ministre Ahmed Ouyahia ? En effet, alors que la grogne sociale atteint des pics insoupçonnés avec des hôpitaux au fonctionnent au ralenti et des écoles quasiment à l’arrêt depuis trois mois dans certaines villes, le Premier ministre est curieusement aux abonnés absents ?

Pas une seule déclaration ni même un communiqué n’est venu rompre un silence pesant de celui qui incarne l’exécutif après le président de la république. Il a certes envoyé les deux ministres concernés –Benghabrit pour l’éducation et Hasbellaoui pour la santé- au charbon, mais ces deniers ont lamentablement échoué à éteindre les feux de la protesta dans leurs secteurs respectifs. Le fait est que même Benghabrit est tellement débordé par la grève du Cnapeste qu’elle ne sait plus à quel saint se vouer…

Et pour rester dans ce registre, il n’a pas hésité à recevoir l’imam Ali Aya sous les projecteurs des caméras pour une éventuelle médiation avec les grévistes ! Un fait inédit dans un pays où la religion est convoquée à tout bout de champ.

Aujourd’hui même, le président du haut Conseil Islamique (HCI) Bouabdallah Ghlamallah a condamné depuis Oran, l’action de protestation des syndicats autonomes qu’il a décrétée «haram» et «immorale», à l’occasion de son passage au forum  du journal Al «Djoumhouria».

Il est tout de même assez cocasse de voir la sphère religieuse voler au secours de l’échec des politiques à régler des problèmes posés par des catégories sociales et professionnelles !  L'image de la progressiste et moderniste Benghabrit causant avec l’imam de l’ex FIS Ali Aya est juste hallucinante. Où est l’Etat de droit et ceux qui sont payés pour appliquer ses principes ?  

Tous les moyens ne sont pas forcément bons pour ramener la paix. Le gouvernement est tenu de trouver des solutions par des moyens légaux et non point en ayant recours à ces personnages controversés  qui replacent le débat sur le terrain de la morale et plus si affinités…

Ahmed Ouyahia doit assumer ses responsabilités en tant que Premier ministre en prenant des initiatives, voire trancher dans le vif. Or, l’homme reste invisible et insonore. L’opinion publique ne comprend pas les tenants et les aboutissants de ce silence assourdissant du chef des ministres alors que le spectre de l’année blanche pointe à l’horizon. A moins qu’il soit lié à des considérations politiciennes dans ce contexte de manouvres en prévisions des présidentielles de 2019.  

Ahmed Ouyahia devrait en principe rompre son silence vendredi à l’occasion de la célébration du 21ème anniversaire de la création de son parti le RND prévu à Biskra. Ce sera peut être l’occasion pour lui d’enfiler sa casquette de Premier ministre pour glisser quelques messages.



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