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Affaire Aigle Azur/Banque d’Algérie : le bras long de François Hollande

19-07-2015 11:48  Abbès Zineb

La Banque d’Algérie s’est opposée au transfert de 35 millions d’euros réclamés par la société de droit français Aigle Azur, une somme correspondant à des taxes et à des billets non-utilisés. Motif du refus : les accords bilatéraux et la législation algérienne des changes ne prévoient d’autoriser le rapatriement de ce genre de fonds. Si la Banque d’Algérie est dans son bon droit quant à son opposition, elle risque hélas d’en être aussi pour ses frais (sans jeu de mots), car, toute porte à croire que le gouvernement algérien vient de la désavouer en autorisant le transfert de ses fonds.

Et à en croire des sources médiatiques, une première tranche de 8 millions d’Euros est déjà virée dans le compte d’Aigle Azur, en attendant le reste de l’opération qui se fera selon un échéancier convenu. Qui est à l’origine du déblocage de la situation ? Une source digne de foi, au niveau du Conseil de la nation, nous a expliqué que c’est le président Hollande lui-même qui en avait touché un mot au président Bouteflika, lors de sa dernière visite à Alger. Et comme les désirs du président Hollande sont toujours exaucés, il ne restait plus au ministère des finances et la Banque d’Algérie qu'à s’exécuter, quitte à essuyer l’affront du rétropédalage.

Le mot du président Hollande à son homologue algérien est accompagné d’un boucan médiatique bien orchestré avec l’entrée en action de grands journaux comme le Figaro, le Parisien, France info. Il est vrai que derrière l’affaire des 35 millions d’euros, il y a surtout des milliers d’emplois menacés, à cause des difficultés de trésorerie de la compagnie aérienne. Cette affaire d’Aigle Azur n’est pas sans nous rappeler une autre affaire : le blocage au port de milliers de véhicules, à cause de l’entrée en vigueur de l’arrêté portant obligation de doter ces véhicules des accessoires de sécurité.

Dès lors que deux entreprises françaises (Renault et Peugeot) étaient concernées et risquaient surtout de subir des pertes Laurent Fabius, lors de sa dernière visite à Alger en avait touché encore un mot au président. Du coup, l’application de l’arrêté est suspendue pour les véhicules en rade au port d’Alger. Moralité de l’histoire : les institutions algériennes, avant de prendre une quelconque décision impliquant des intérêts français, doivent au préalable en référer à la plus haute autorité pour au moins éviter l’humiliation de se faire désavouer.



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