Le peuple algérien a voté hier vendredi et cette fois sur un moderéférendaire contre le 5ème mandat, contre la dernière feuille deroute du candidat-président, contre tout le système.
Il serait superfétatoire de revenir ici sur la gigantesque mobilisationpopulaire. Un seul mot suffit : le peuple algérien a dit NON ! Rageusement et avec une détermination qui nelaisse pas l’ombre d’un doute.
Ne pas capter ce message clair, net et précis, relèverait de lacécité politique voire de l’aventurisme.
La vieille recette du régime qui consiste à tenter de travestir dansles médias publics le rejet massif du 5ème mandat en une simplevolonté de «réformes politiques» est aussi maladroite que dangereuse.
A l’heure de la communication à vitesse grand V, grâce aux réseaux sociaux, le pouvoir apparait dans sonmisérable anachronisme. Il feint d’ignorer que plus personne ne regarde sestélévisions, ni n’écoute ses radios et encore moins lit ses gazettes.
Ou encore sa tentative malheureuse de faire passer ces millionsd’algériens sortis dans la rue pour lui éructer à la face leur colère et luidire «dégage ! », pour de vilains casseurs en usant de baltaguisstipendiés par des gens aux desseins noirs.
Ces ruses de guerre, ces expédients et cesmanipulations d’un autre âge ne marchent plus. Elles sont désuètes. Comme ne passent plus ce genre de manoeuvres, maintenantque le peuple s’est levé comme un seul homme, pour prononcer son divorce d'avec les méthodes dépassées, les discours creux et les promesses sans lendemain.
Un 8 «Marche» historique
Hier, ce peuple a pris le monde entier à témoin quand il a prononcé sonfin mot : «dégagez ! » Il a redonné du sens à l’algerianité longtemps réduite à uneépithète peu glorieuse d’une appartenance qui suscite pitié et soupçon auxquatre coins de la planète.
Ces millions de gorges qui ont crié haut et fort leur désir d’uneautre Algérie débarrassée du système qui l’étouffe ont rendu la fierté à chacun. Le monde est resté ébahi face à ce brave et magnifique peuplequi force l’admiration et que l’on s’amusait à considérer comme inéligible à ladémocratie et la vie moderne.
Non et des millions de fois non, les algériens ont montré etdémontré qu’ils sont un peuple digne, courageux et surtout pacifique. Ils ont disqualifié le régime. Ils l’ont humilié devant lacommunauté internationale. Le décalage politique et intellectuel entre les tenants du pouvoiret ce vaillant peuple de 7 à 77 ans était tellement évident. Il n’y avait pasphoto. Au propre comme au figuré.
Les algériens doivent être fiers de ce qu'ils avaient montrés,de ce qu'ils sont !
Il n‘y avait pas photo…
Le plus grand échec du régime est ironie du sort la plus grandevictoire du peuple algérien. Celui d’avoir réuni durablement des millions des compatriotes qu’ilaura longtemps montés les uns contre les autres par sa politique de diviserpour régner.
Au-delà de ces images incroyablement belles et rebelles de cesfoules aussi joyeuses que rageuses qui ont éblouie le monde, ce 8 mars 2019aura acté la (re) naissance d’un peuple qui a retrouvé les valeurs de ses ancêtresguerriers numides.
Il n’y avait pas d’islamistes, de démocrates, des jeunes filles enjean et basket, d’autres en hidjab, des algérois, des oranais, des kabyles, desconstantinois… Hier, il y avait des algériens soudés comme jamais auparavant quifoncèrent contre le pouvoir qu’ils décrétèrent indigne de leurs espérances.
Qui l’aurait cru ! Après tant et tant d’années demanipulations politiciennes d’un peuple ayant servi de paravent à unrégime qui ne pouvait rien donner.
Les algériens sont convaincus qu’ils ne pourront pas sauver l’Algérie et lerégime en même temps tant les deux s’excluent mutuellement. Les masques sont tombés et définitivement cette fois. La paroles’est libérée et la peur a changé de camp.
Désormais c’est le peuple qui doit dicter la conduite à tenir et lavoie à suivre. Le pouvoir n’est plus maitre du jeu. Il est même hors-jeu. Et c’estle peuple-arbitre qui a sifflé la fin d’une récréation qui n’a que trop durée. Chaque jour qui passe désormais sera inscrit à l’actif et au passifdu régime coupable de vouloir coûte-que-coûte rallonger sa durée de vie arrivéebiologiquement et politiquement à expiration.
Il serait mal inspiré de continuer à manœuvrer par des réformettesen trompe-l’œil maintenant que le peuple algérien est en embuscade pour sécurisersa marche glorieuse vers son autodétermination.