L’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, Robert Ford, connupour être l’un des faucons du Département d’Etat, et celui qui a mis la Syrie à feu et à sang, lorsqu'il était ambassadeur dans ce pays, s’inquiète (?) de la situationpolitique en Algérie.
Dans une tribune publiée par le journal arabe, «Echarq Al Awsat»,il se pose la question crument : «Est-il possible pour l’Algérie d’éviter lescénario de la Syrie et de la Libye».
Le diplomate américain qui est un fin connaisseur de l’Algériehésite à répondre à cette lancinante question préférant se poser une autrequestion : «Gaid Salah va-t-il accepter de céder aux revendications du Hirakde sorte à donner plus de crédibilité à la commission du dialogue qui pourraitjouer un rôle crucial ?»
Robert Ford qui a fait un point de situation de l’impasse politiquealgérienne, estime qu’il n’est pas possible d’émettre un quelconque pronostics’agissant de l’issue du bras de fer entre le chef de l’armée et lesmanifestants.
C’est pourquoi, il convoque une sagesse arabe qu’il décline sousforme d’un conseil à ceux qui détiennent le pouvoir en Algérie quant àl’opportunité ou pas d’organiser urgemment l’élection présidentielle.
«La précipitation mène auregret, et la sérénité conduit à la paix», assène Robert Ford.
Pour le diplomate américain, il est donc déconseillé d’imposer uneélection présidentielle sans satisfaire au préalable des conditions politiquesqui vont garantir un dialogue «serein et inclusif».
Une telle option s’apparente d’après lui un à «suicide politique» ;une formule qu’il a emprunté à un brillant journaliste dans sa mise enperspective du face à face entre l’armée et le peuple.
Ford estime que tous les «amis» de l’Algérie; «un pays richedans sa diversité culturelle» de par le monde, apprécient que lesdeux parties ont su jusque là éviter l’affrontement.
Mais il se garde bien de se projeter sur l’avenir d’autantplus que «Gaid Salah rejette toute idéede faire des concessions, alors même, appuie-t-il, «les deux partis (PFLN etRND NDLR) qui le soutiennent appartiennent à l’ancien régime n’ont aucunecrédibilité et ne disposent pas de bases populaires»
Ford rappelle que le panel du dialogue a refusé de rencontrer lesresponsables de ces deux partis et relève une «dualité» du discours entre lechef le l’armée et le président de l’Etat Abdelkader Bensalah.
Il en veut pour preuve que Bensalah avait accepté les préalables dupanel pour l’ouverture du dialogue, libération des détenus, allègement du dispositifde sécurité, liberté de manifestation... alors que Gaid Salah a rejeté fermementde céder sur quoi que ce soit.
En conclusion, le diplomate américain qui travaille désormais pourl’ONU, semble croiser les doigts sur l’issue de cette guerre d’usure entre leHirak populaire et le pouvoir en place.