L’ex porte-parole du FFS, SamirBouakouir, porte un regard critique et inquiet sur la situation du pays etencore plus sur l’élection présidentielle. Dans une déclaration reçue à notre rédaction,il pointe «l'aveuglement du pouvoir à nier l’impasse politique intégrale età vanter, contre toute évidence, la « stabilité institutionnelle» conduirale pays, d’après lui, «au cœur d’une tempête dévastatrice».
Il regrette qu’on n’ait pas opéréune «révision déchirante» à travers la mise en œuvre d’un «processuspolitique consensuel et constituant», au lieu de «prendre le risque d’organiserdes élections présidentielles dans un contexte politique extrêmement délétère».
Pour Samir Bouakouir qui vit en Francedepuis son exclusion du FFS, les algériens vont assister non pas à la réunion des«conditions politiques préalables» à une vraie consultation démocratique, maisà une «guerre des clans, par candidats interposés».
L’ex chargé de communication duparti de feu Hocine Ait Ahmed met dos à dos le clan du président et celui dugénéral Ali Ghediri sans le citer nomment. Il dit craindre que «l’affrontementne dégénère en un conflit ouvert impliquant la société (…) à travers l’instrumentalisationet la manipulation des facteurs régionaux, linguistiques, ethniques oureligieux».
Et à Samir Bouakouir de mettreles pieds dans le plat en évoquant un possible «putsch électoral» qui serait l’œuvrede «cercles militaro-démocrates à l'origine du coup d'état de janvier 92»recyclés autour de la «candidature d'un ancien général à la retraite ou d'unancien premier ministre de Bouteflika».
«Au-delà d’un cinquièmemandat, ou d’une non-candidature de Bouteflika, la succession ne dérogera pas àla règle non-écrite de l’alternance clanique. Qu’elle intervienne avant ouaprès le 18 avril».
Et d’ajouter : «La «continuité », revendiquée ici et là par les appareils et organisations dupouvoir, n’est aucunement, contrairement à la légende politique de ces derniersmois, celle d’un Bouteflika mais bel et bien celle d’un systèmemilitaro-policier qui se dissimulera à nouveau derrière une nouvelle façadecivile».