L'Algérie a réalisé depuis septembre 2010, date du gel du démantèlement tarifaire de l'accord d'association avec l'UE, un gain de 11,3 milliards de DA (152 millions de dollars) en droits de douanes, selon une estimation des Douanes algériennes.
Selon une simulation élaborée par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), le gain en droits de douanes réalisé durant les quatre derniers mois de 2010 est évalué à 1,8 milliard de DA (environ 25 millions usd), a indiqué à l'APS M. Hocine Houri, directeur du centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis).
Quant au montant réalisé en 2011, il s'est chiffré à 9,5 milliards de DA (environ 128 millions usd), totalisant ainsi une valeur globale de 11,3 milliards de DA (environ 152 millions usd) durant toute la période de l'entrée en vigueur du gel de l'accord d'association Algérie-UE (septembre 2010 à fin décembre 2011), a-t-il précisé. Les importations algériennes de l'UE bénéficiant des avantages de l'accord d'association ont connu une hausse de 22,2% en 2011, passant à 12,06 milliards usd, contre 9,87 milliards usd en 2010.
Quant aux importations globales d'origine UE qui représentent plus de 52% des importations globales de l'Algérie (46,45 milliards usd), elles ont totalisé 24,21 milliards usd en 2011 contre 20,70 milliards usd en 2010, en hausse également de près de 17%, précise le même responsable. Par contre la valeur des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE peine à atteindre le milliard de dollars.
Pour un dollar de produits hors hydrocarbures exporté vers l'UE, l'Algérie en importe pour 20 dollars, ont relevé des experts algériens qui trouvent tout a fait normal que l'Algérie demande une révision du calendrier du démantèlement tarifaire douanier de cet accord d'association. Certains experts évaluent le manque à gagner de l'Algérie depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE en 2005 à quelque 2,5 milliards de dollars annuellement.
En septembre 2010, l'Algérie avait demandé de reporter le démantèlement tarifaire prévu par l'accord d'association signé entre les deux parties en 2001 et entré en vigueur en 2005, en vertu d'une clause de l'accord qui lui donne la possibilité de décaler de trois années la mise en place de la zone de libre échange algéro-européenne afin de protéger son économie, déjà affectée par des échanges commerciaux déséquilibrés avec cet espace.