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Des femmes défilent en Haïk à Oran

07-03-2015 14:30  Abbès Zineb

Afin de réhabiliter cette tenue vestimentaire traditionnelle en voie de disparition, des dizaines de femmes ont défilé, samedi à Oran, en Haïk (photo Rolleicord)

Habillées d’un Haïk blanc immaculé, de vieilles dames, des femmes mariées et des jeunes filles, seules et accompagnées d'enfants ont répondu à l’appel de l’initiatrice de cette action lancée sur les réseaux sociaux, Melle Tefia Sarah.

Elles ont démarré de la place 1er novembre (ex place d’armes) avant de passer du côté de la mosquée du Pacha à hai Sidi El Houari et au parc de loisirs "Ibn badis" (ex promenade Létang), où une séance de shooting photos a été organisée avant d'atteindre le siège de l’association "Santé Sidi El Houari pour une "Gaâda oranaise".

Des hommes, qui assistaient à ce déferlement de femmes tout en blanc, ont fortement applaudi les manifestantes. A ce propos, un vieux a souligné qu'il "préfère revoir le haïk dans nos rues plutôt que des habits occidentaux n’ayant aucune relation avec notre société et notre culture et encore moins de habits importés du Moyen Orient qui n'ont aucun rapport avec les traditions algériennes ".

Pour Melle Tefia n'a pas manqué de souligner que les femmes qui ont répondu favorablement à cette initiative ont tenu à rendre hommage au Haïk algérien qui tend à disparaître cédant la place à d’autres voiles et tenues importées d’ailleurs.

"C’est un vrai moment de plaisir que de revêtir cet habit traditionnel que nos grandes mères et arrières grandes mères portaient avec fierté. Je voulais partager avec toutes les femmes oranaises cette hommage sur fond de nostalgie pour les unes", a-t-elle déclaré.

"Ma seule raison d'organiser cette manifestation est motivée par un souci de préserver le patrimoine culturel qui se perd et qui s’efface et de le faire connaître aux générations futures", a-t-elle encore souligné.

Ikram, âgée d'une vingtaine d’années, drapée d’un haïk et d’un aadjar (voile triangulaire du visage), a indiqué que son seul mobile pour participer à cette action était de ressentir la même sensation que celle de sa mère et sa grande mère, "une sensation d’être une femme protégée", dit-elle.

"Cette tenue représente un symbole d’élégance et de pudeur", a-t-elle ajouté. Pour El Hadja Fatma, les traditions vestimentaires et même culinaires oranaises et nationales se sont mélangées à d’autres, citant dans ce sens la djellaba marocaine et le hidjab oriental qui ont investi le paysage oranais.

"Notre Haïk a pratiquement disparu de nos rues. Il n’y a que peu de vielles femmes qui le portent encore. Nous voulons par notre participation à cette événement rendre un hommage à cet habit traditionnel et à notre riche patrimoine", a-t-elle déclaré.



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