Il se confirmedésormais que le président de l’Etat, Abdelkader Bensalah, n’aura pas du soucià se faire quant à sa reconduction même via une fatwa pas très convaincante duConseil constitutionnel.
Lesnouveaux décideurs qui n’ont plus de solution de rechange pour pallier le départde Bensalah au risque de perdre le pouvoir, bénéficient d’une planche de salutque leur tendent les leaders des partis qui animent aujourd’hui le «Forum dudialogue national».
Cesderniers dont notamment, Ali Benflis,Abderrazak Makri et Soufiane Djilali ont décidé tout simplement de zapper larevendication du «dégagement» de Bensalah dont la tête a été pourtant mise àprix depuis son installation déjà controversée à la tête de l’Etat.
Dans leursallocutions respectives ce matin devant les participants à la conférence,aucun d’entre eux n’a en effet évoqué la nécessité du départ de Bensalah dontl’intérim n’est pourtant pas extensible au regard de la Constitution.
AliBenflis s’est contenté de réclamer que le dialogue national ne soit pas mené par des «institutions politiques maudites» et qu’il soit confié à des «personnalitésnationale respectables».
Mais lechef de Talaei El Hurriet ne fait même pas allusion à Bensalah.
Leprésident de Jil Jadid, Soufiane Djilali, lui a clairement annoncé la couleuren proposant de constituer une commission qui entreprendra des contacts préalableau dialogue devant aboutir au «départ du gouvernement».
Là aussi,point d’exigence du renvoi du président de l’Etat comme l’a déjà signifiéDjilali Soufiane dans les médias estimant que Bensalah «n’a aucun pouvoir».
AbderrazakMakri, lui, est allé jusqu’à se faire l’avocat de l’option de l’état-major, enconsidérant l’institution d’uneassemblée constituante comme une option «irraisonnable».
Mieuxencore, le chef du MSP qui a eu à traiter avec Said Bouteflika une prolongationdu 4ème mandat a tressé aujourd’hui des lauriers à l’institutionmilitaire qui a-t-il dit, «a sans doute eu le mérite historique sur ce qui a été concrétisé».
Makri n’apas manqué comme ses collègues, de faire sienne la revendication de la nominationd’un «Premier ministre fort» capable de mettre en échec la machine de lafraude de l’administration.
Autretemps autres mœurs, pour le MSP Abdelkader Bensalah n’est plus un «symbole durégime» qu’il faille dégager.
C’est direqu’au forum du dialogue national qui se tient à l’école d’hôtellerie d’AinBenian, il sente un parfum de transaction politique, en vertu duquel, lesconclavistes acceptent le maintien de Bensalah en contrepartie de la démissionprochaine de Bedoui.
Faut-ilrappeler qu’Ahmed Gaid Salah avait appelé dans l’un de ces derniers discours à des «concessionsmutuelles» pour aboutir à une sortiede crise.
Tout porteà croire que le compromis consiste à changer le premier ministre Bedoui pourgarder le chef de l’Etat Bensalah, comme le souhaite Gaid Salah.
Oncomprend mieux pourquoi, les personnalités nationales annoncées ont préférézapper cette rencontre y compris la figure de proue du Hirak, Me MustaphaBouchachi, qui a pourtant assisté à toutes les rencontres de ce groupe.
Mais pourlui, le départ de Bensalah est «politiquement» beaucoup plus importantque celui de Bedoui qui n’a strictement aucun rôle dans l’organisation desélections, comme il nous l’a expliqué.
In fine,l’état-major aura réussi à faire revenir ces partis dans son «droit» de chemin,mais il lui reste à convaincre le peupleque le maintien d’Abdelkader Bensalah ne s’inscrit pas dans la «contre-révolution».