Abderrazak Makri est remonté au créneau mercredi pour faire un point sur la situation politique. Une nouvelle fois le président Bouteflika a eu droit dans ses propos à un tarif spécial. D’abord en répondant à son message du 8 mars dernier dans lequel il demandait à l’opposition de remiser ses clivages idéologiques et politiques au bénéfice d’un « front intérieur » pour faire face aux velléités de déstabilisation qui ciblent l’Algérie.
Pour le chef du MSP, s’il y a concessions, c’est bien au pouvoir de les faire à l’opposition, en acceptant une phase de transition politique et la mise en place d’une commission indépendante pour la préparation de l’élection présidentielle anticipée. Mais pour autant, il admet en effet que « le pays court de graves dangers, qu’il n’a jamais été aussi menacé dans son unité »;
Mais pour Makri, les causes du danger c’est le pouvoir lui-même. Le chef du MSP, histoire d’enfoncer encore le pouvoir revient sur les récentes déclarations de l’ambassadeur de France en Algérie, en soulignant que « les relations bilatérales n’ont jamais été aussi bonnes ». Peut être, admet Makri, mais « à quel prix » interroge t-il, suggérant ainsi des concessions d’Alger pour Paris.
Enchainant sur un autre sujet, Makri évoque la tenue, dimanche prochain, du procès de Sonatrach1. Il est formel : « ce procès sera reporté » , dit-il en rappelant que « c’est Bouteflika qui a ramené Khelil, le scandale de Chakib Khalil c’est le scandale Bouteflika ».
Le chef du MSP s’étalera longuement sur les amendements apportés dernièrement par le parlement au code de la famille. Il crie à l’hérésie et considère que ces amendements sont dictés par des puissances étrangères. « C’est la contrepartie pour le 4ème mandat ». Et en bon islamiste en colère, Makri juge que « ce qui s’est passé au Parlement constitue une transgression du Coran et de la Constitution qui stipule que l’Islam est la religion de l’Etat ».
Mais le pire est à venir prophétise t-il, en faisant allusion à la prochaine loi actuellement en préparation au niveau du gouvernement sur l’enfant, lequel selon lui pourrait porter plainte contre ses propres parents. Chose qui l’insupporte visiblement.
Concernant l’exploitation du gaz de schiste, le chef du MSP reste plus jamais contre, tout en apportant son soutien aux populations du sud. Il dénonce dans la foulée l’envoi de l’Armée dans la région. » C’est aux politiques de gérer la crise pas à l’armée » assène t-il en dénonçant encore l’implication de l’institution militaire dans la gestion des affaires qui relèvent des autorités civiles du pays