A Quelques jours de la présentation du programme du Gouvernementdevant les députés, le Dr Abderrahmane Mebtoul a bien voulu revenir dans celong entretien à Algérie1 sur les options financières proposées par Ouyahiapour juguler les effets de l’effondrement des revenus pétroliers.
1.- Rappelez-nous le fondement de la loi sur la monnaieet le crédit
Un projet de loi amendant la loi sur la monnaie et le crédit,autorisant la Banque d’Algérie de « prêter directement » au Trésorpublic, a été adopté récemment par le Conseil des ministres Rappelonsque la loi sur la monnaie et le crédit a été instaurée par la loi 90-10 du 14avril 1990, légèrement modifiée par l’ordonnance 03-11 du 26 aout 2003 etrécemment par l’ordonnance 10-04 du 26 aout 2010 (voir synthèse en annexe)..
Cette loi a introduit pour la première fois enAlgérie, la rationalité et les règles de l’orthodoxie bancaire universelleoctroyant une plus grande autonomie au système bancaire etfinancier et une indépendance totale de la banque d’Algérie placéesous la haute autorité du président de la république chargée de la politiquemonétaire, distincte de celle du Ministère des finances relevant dugouvernement , chargé de la politique budgétaire.
Enplus de ses opérations d’émission de la monnaie, la banque d’Algérie assure lesconditions les plus favorables à un développement ordonné de l’économienationale, tout en veillant à la stabilité de la monnaie et au bonfonctionnement du système bancaire en respectant les règles prudentiellesconformes aux normes internationales.
Laloi sur la Monnaie et le Crédit sur le plan institutionnel a vu la création du conseil national de la monnaie et du crédit(CNMC), la commission bancaire, la centrale des risques et l’association desbanques et établissements financiers (ABEF). Cetteloi marque une rupture par rapport à l’ancien système de financement dans lamesure où elle vise à substituer au financement par le trésor, un financementpar le système bancaire, établissant une séparation entre la sphère réelleet la sphère monétaire.
Eneffet, en consacrant l’autonomie de la banque centrale, la loi sur la monnaieet le crédit (LMC) met fin au lien existant entre le gouvernement(représenté par le trésor) et la Banque d’Algérie chargée de fixer lesobjectifs et les instruments de la politique monétaire et cela a permis àl’Algérie d’éviter une inflation à deux ou trois chiffres qui aurait pénalisé les salariés et les fonctionnaires tout enélargissant la sphère informelle. Je tiens à rendre un grand hommage aux cadresde la banque d’Algérie.
Ainsi,dans le cadre de cette loi, la Banque d’Algérie a pour mission de créer, àtravers les politiques monétaires et de change, les conditions les plusfavorables au développement de l’économie nationale et de veiller à lastabilité interne et externe de la monnaie afin de créer le climat d'affairespropice à l'épargne, à l'investissement. Les articles29 et 30 lui consacrent de larges prérogatives. Ainsi il est stipulé dansl’article 29 « ..dans les trois mois de la clôture de chaqueexercice, le Gouverneur transmet au Président de la République le bilan et lescomptes de résultats ainsi qu’un rapport rendant compte des opérations etactivités de la Banque d’Algérie notamment celles relatives à l’activité desupervision bancaire menée au cours de l’exercice, l’état de la situationprudentielle des banques et établissements financiers et les enseignementstirés de l’activité de centralisation des risques.
Auplus tard un mois après cette transmission, le bilan et les comptes derésultats sont publiés au Journal officiel de la Républiquealgérienne démocratique et populaire. Le Gouverneur adresse, périodiquement, auPrésident de la République, avec communication au Conseil de la monnaie et ducrédit et à la commission bancaire, un rapport sur la supervision bancaire. LeGouverneur remet aussi annuellement au Président de la République, aveccommunication au Chef du Gouvernement, le Conseil de la monnaie et du créditentendu, les documents suivants : un rapport sur la gestion des réserves dechange ;— un rapport sur la gestion de la dette extérieure incluant une analysesur la situation et les perspectives de la solvabilité externe del’économie.
Quantà l’article. 30, il stipule que « la Banqued’Algérie publie un rapport annuel sur l’évolution économique et monétaire dupays qui contient notamment les éléments nécessaires à une bonne compréhensionde la politique monétaire, ce rapport donne lieu à une communication àl’Assemblée populaire nationale suivie d’un débat ». L’ordonnance du 23aout 2010 dans son article 6 a introduit certaines clauses dont« les participations étrangères dans les banques et établissementsfinanciers de droit algérien ne sont autorisées que dans le cadre d’unpartenariat dont l’actionnariat national résident représente 51% au moins ducapital. Et que l’État dispose d’un droit de préemption sur toute cessiond’actions ou de titres assimilés d’une banque ou d’un établissement financieret dans son article 8 le renforcement de la centrale des risques.
Selonles informations recueilles, existent une véritable inquiétude tant de lapopulation algérienne que de la communauté internationale concernant lamodification de cette loi avec le risque d’un dérapage inflationnisteincontrôlée. Remettre en cause l’indépendance de la banque d’Algérie seraitune grave erreur de politique économique qui isolerait l’Algérie desinstitutions financières internationales.
2.-Quel est le fondement du financementnon conventionnel ?
Le document du gouvernement note que le redressement deséquilibres budgétaires est dicté par les contraintes qui pèsent sur lesfinances publiques et le recours exceptionnel et transitoire (d’une durée decinq ans) à des financements non conventionnels, notamment le financementdirect du Trésor auprès de la Banque d’Algérie, pour garantir le maintien de ladynamique de développement économique et social. De surcroît, le recours aufinancement non conventionnel, validé mercredi par le Conseil des ministres,sera canalisé exclusivement vers le budget d’investissement de l’Etat et nonpas vers les dépenses de fonctionnement. Cette canalisation du financement ditnon conventionnel permettra de « répondre rationnellement aux besoins dudéveloppement humain, à la réalisation des infrastructures et àl’accompagnement du développement et de la croissance ». Il estimportant de préciser sa nature..
Les banques centrales occidentales ont utilisé ces mesures nonconventionnelles qui peuvent prennent la forme de mesures d'assouplissement decertaines normes de la politique monétaire conventionnelle ou d'injectionsmassives de liquidités dans le système financier dans des circonstances qui lesjustifient, notamment lors d’ apparition d'un risque de déflation,un krach boursier ou obligataire, faillite d'un établissement de crédit detaille importante et crise de confiance du secteur financier.
Ainsi, la Banque d'Angleterre a ainsi lancé enjuillet 2012 le Funding for Lending Scheme (FLS) afin d'encourager les banqueset les sociétés d’épargne logement à prêter davantage aux ménages et auxsociétés privées non financières britanniques. Ce dispositif a permis auxétablissements de crédit de refinancer des prêts à long terme en apportant encontrepartie une gamme élargie de collatéraux. Ce programme à égalementinspiré l’opération de refinancement à long terme ciblé (TLTRO) de la BCE. Plusprécisément, les mesures non-conventionnelles sont des mesures de politiquemonétaire temporaires dont l'objectif est le rétablissement des canaux detransmission de la politique monétaire et in fine un soutien au crédit bancaireet à la liquidité sur le marché monétaire. Les mesures non-conventionnelles seregroupent en trois catégories.
-Premièrement, lesmesures d'assouplissement quantitatif (ou quantitative easing, QE) sont desmesures par laquelle la banque centrale propose une quantité illimitée demonnaie aux banques commerciales. La saturation de la demande de monnaie decelles-ci doit conduire à ce qu'elles dépensent les encaisses excédentaires,c'est-à-dire qu'elles octroient à nouveau des prêts bancaires aux ménages etaux entreprises.
-Deuxièmement, lesmesures d'orientation des anticipations des taux futurs consistent pour labanque centrale à s'engager sur la trajectoire future de ses taux directeurscontribuant à abaisser les taux d'intérêt à moyen et long termes et à lesrapprocher du taux directeur de la banque centrale. Elles prennent la formed'engagements explicites en faveur du maintien à un niveau très faible ou nulle taux directeur pendant une période de temps significative
– Troisièmement, desmesures d'assouplissement du crédit (ou credit easing). Celles-ci tendent decontourner le blocage du canal du crédit provoqué soit par le phénomène de«trappe à liquidité», soit de tensions sur certains segments-clefs des marchésfinanciers. La banque centrale agit alors comme un «intermédiaire dedernier ressort» en finançant directement l'économie. De facto, unassouplissement des critères d’éligibilité conduira les banques à moins hésiterdans leur prise de risques, et donc à accorder davantage de prêts à desentreprises de taille moyenne ou petites.
3.-Le gouvernement Ouyahia en décidant d'avoirrecours aux moyens financier non conventionnels pour financer l'économieAlgérienne, pensez-vous que c'est le bon choix à faire actuellement ?
Lefinancement non-conventionnel a été utilisé mais dans une économie demarché structurée ayant un potentiel de création de valeur ajoutée envisageable dans le cas d’entreprises en croissance ou d’entreprises enrestructuration, utilisé lorsque le financement traditionnel ne permetpas à l’entreprise de pleinement se développer, ou lorsque le financement n’estsimplement pas disponible. En fait, lorsqu’une entreprise a des actifs et/ougénère un flux monétaire (cash-flow), des options de financementnon-conventionnel s’ouvrent à elle, en complément au financement traditionnel. Pour le cas del’Algérie l’on devra encadrer ce mode de financement, notrepays souffrant de rigidités structurelles.
Si ce financements’adresse aux secteurs productifs concurrentiels en terme de cout/qualité,tenant compte de la quatrième révolution économique mondiale, les tensions àcourt terme seront amorties par les effets positifs à moyen terme du fait de lacréation de valeur ajoutée. Entre temps il sera nécessaire une mobilisation dela population passant non par des actions bureaucratises mais unlangage de vérité pour lui expliquer concrètement les enjeux et unemoralisation de la société afin de susciter son adhésion.
En cas ou n’existerait pas dedynamisation du secteur productif, de versements de salaires sans contrepartiesproductives et l’apparition de nouvelles rentes spéculatives par laplanche à billets nous aurons les conséquences suivantes, avecl’hypothèse d’un cours du baril tournant autour de 50/55 dollars, en dessous lasituation serait dramatique :
a.- une inflation à deux chiffres à terme et une méfiance dela population qui va pour se prémunir se refugier dans des achats comme l’or, les devises, l’immobiliers, le stockage de biens durables, élargissant la sphère informelle. Rappelons que l’empruntobligataire a eu un résultat mitigé vis à vis de l’insertiondu capital argent de la sphère informelle, l’essentiel ducapitalisé provenant de la sphère réelle ce qui a conduit à l’assèchement desliquidités des banques, tout en encouragent certaines rentesspéculatives profitant d’un taux ‘intérêt de 5 à 5,75%. Et avec un, tauxd’inflation supérieur ceux qui ont placé leur capital argent se trouventpénalisés accroissant encore plus la méfiance vis-à-vis du dinar,
b.-relèvement obligatoire des taux d’intérêts des banques sion veut éviter leur faillite, -c- avec des taux d’intérêts àdeux chiffres frein de l’investissement productif, -d.-une baisse dumême niveau sur les revenus fixes notamment des salariés et des fonctionnairesl’Etat qui risquent d’avoir un revenu divisé par deux en termes de parité depouvoir d’achat avec le laminent des couches moyennes , l’inflation réalisant une épargne forcée pour combler le déficit budgétaire avec lerisque de la spirale, revendication sociales, hausse des salaires, inflation -hausse des salaires et inflation,
e.-dérapageaccéléré du dinar s’orientant officiellement vers 200 dinars un euro et surle marché parallèle un écart de 50% avec le renchérissement de tousles biens importés accélérant le processus inflationniste.
3.-Certains économistes, pensent que cettedémarche est à contre-courant de "la pensée économique" actuelle privilégie plutôt d'aller sur le marché financier interne !
Ilfaut distinguera le financement de la partie dinars et de la partie devises. Or, 97% des recettes en devises directement et indirectement proviennent deshydrocarbures, la superficie économique est constituée à plus de 80% de petitscommerce/services avec la dominances de la sphère informelle, les exportationshors hydrocarbures entre 2010/2016 variant entre 1 e t 1,5 milliards dedollars donc marginales et 70% des besoins de l’économie nationale desentreprises publiques et privées proviennent de l’extérieur dont le tauxd’intégration ne dépasse pas 15% donc des achats en devises
.Il faut doncdistinguer pour le financement la partie dinars qui concerne certainssegments de l’économie nationale et le versements des salaires, de la partiedevises. Par ailleurs .à la lumière des expériences de bon nombre de pays,l’endettement à moyen et long terme extérieur maitrisée , n’est pas àcontre courant de la positon défendue d’indépendance de l’économienationale mais ciblé concernant uniquement pour les segmentsà avantages concurrentiels productifs chaque opérateur devant compter su son compte devises et non celui de la banque d’Algérie afin de maintenir le niveau des réserves à un niveau acceptable quitiennent la valeur du dinar à 70% sinon les prévisions du FMIde 60 milliards de dollars fin 2018 et épuisement fin 2019 risquent de seréaliser.
Pour pouvoir drainer le capital argent de lasphère informelle, il faut une vision stratégique claire pour redonnerconfiance et surtout la maitrise du processus inflationniste. .Uneinflation accélérée a pour conséquence une méfiance de la population qui vapour se prémunir se refugier dans des achats comme l’or, les devises,l’immobiliers, le stockage de biens durables, élargissant la sphèreinformelle. Rappelons que l’emprunt obligataire a eu unrésultat mitigé vis à vs de l’insertion du capital argent de lasphère informelle, l’essentiel du capitalisé provenant de la sphèreréelle ce qui a conduit à l’assèchement des liquidités des banques, tout en encouragent certaines rentes spéculatives profitant d’un taux ‘intérêtde 5 à 5,75%.
Et avec un, tauxd’inflation supérieur ceux qui ont placé leur capital argent se trouventpénalisés accroissant encore plus la méfiance vis-à-vis du dinar,. Enfin dansle cadre du partenariat public privé, il s ‘agira d’encourager latechnique du Build, Operate and Transfer( B.O.T) ce qui allégerait à courtterme les tensions au niveau du budget de l’Etat.. Rappelons que la technique du BOT repose principalement sur le modèle du « projectfinancing/project finance » qui est en substance une technique de financementoù les prêteurs acceptent de financer un projet en se basant uniquement sur sarentabilité et sa valeur propres. En pratique, le remboursement du prêt dépendprincipalement du cash-flow généré par le projet lui-même, de sorte que lacapacité du projet à générer des revenus qui serviront au remboursement du prêtconstitue la pierre angulaire du project financing.
4.-Est-ceque, à votre avis, le risque de voir l'Algérie vivre le scénario vénézuélien est quelque chose de possible ?
Excessivementdépendante des fluctuations du prix du pétrole, l'économie vénézuélienne a ététrès touchée par la crise économique mondiale, et subit maintenant de pleinfouet la baisse des cours pétroliers. C'est le paradoxe d'une économierentière n'ayant pas profité de cette manne financière pour asseoir uneéconomie productive concurrentielle, C’est un pays riche mais avec unepopulation de plus en plus pauvre, le pays étant au bord de lafaillite.
Le Venezuela aurait des réserves de pétrole de 300milliards de barils, contre 10 milliards de barils pour l’Algérie selonles données du conseil des Ministres de 2015, une desplus importantes du monde. Depuis la chute du cours du pétrole, l’aggravationdes déséquilibres macroéconomiques et la chute des cours du pétrole (lesexportations pétrolières représentent plus de 96% des ressources en devises dupays et plus de 60% de la fiscalité) ont totalement inversé cette tendance.
. Se disant victime d'une guerre économique, le présidentdu Venezuela Nicolas Maduro, face à l'ampleur de la criseéconomique, a décidé d'opérer un resserrement de la politique budgétaire, adécrété en janvier 2016 l'état d'urgence économique d'une durée de2 mois renouvelable, d'augmenter le prix de l'essence une première depuis prèsde 20 ans (même si le prix reste particulièrement faible). Il a aussi autoriséune dévaluation de 58% et dont l'objectif serait de relancer la productionlocale, mais en réalité d'essayer de combler le déficit budgétaire au prixd'une inflation importée.
Le gouvernement amis en place un système de rationnement où chaque citoyen ne doit pas acheterplus que sa quote-part et ne devant pas se rendre plus d'une foispar semaine dans les magasins publics. La Banque centrale coordonne la mise àdisposition des dollars issus, en grande partie, de la rente pétrolière enappliquant plusieurs taux de change, le plus faible concerne les produits depremières nécessités. Ne s'attaquant pas aux réformes structurelles, lesactions conjoncturelles, ont qui amplifié les tensions.
Les lois économiques étant insensibles aux sloganspolitiques, l'activité économique au Venezuela avec une forte baisse 2015/2016,devrait encore se contracter en 2017 et en cas d'un baril inférieur à 80dollars (fonctionnant sur la base d'un cours supérieur à 120 dollars selon leFMI), s'amplifierait en 2018 du fait du ralentissement del'investissement. La méfiance des investisseurs locaux et étrangers face àl'insécurité du cadre juridique devrait encore favoriser les sorties decapitaux du pays. L'inflation a subi une progression spectaculaire 50%, 100%,200/300% et devrait rester élevée,(800/900% en 2017) alimentée parl'expansion rapide de la masse monétaire et la forte dépréciation du bolivarface au dollar, ou les revenus fixes (salariés et fonctionnaires) ont étédivisé par deux à trois en terme de parité de pouvoir d’achatmalgré les relèvements récents des salaires qui ont à leur tour alimentéle processus inflationniste.
Ainsi le pouvoir d'achat est en baisse, la pauvretéaugmente et le système de santé se dégrade. Le taux de chômage explose. Le paysfait également face à une montée de l'insécurité, avec le taux d'homicide undes plus élevé du continent latino-américain. L'Algérie pour ne pasrenouveler cette expérience malheureuse de semi- faillite doit éviter desdiscours euphoriques et méditer la leçon vénézuélienne.
5.-Pourquoi à votreavis, le gouvernement Ouyahia s'est fixé comme délai cinq ans, commepériode transitoire, pour la mise en œuvre de cette politique. Au bout de cescinq ans, il se passera quoi, sachant que le durée de vie de ce gouvernementest de 20 mois au plus puisqu'il y'aura après la présidentielle de 2019 ?
Lesresponsables partent et ne sont pas éternels mais l’Algérie est éternelle etc’est pour cela qu’il faille toujours travailler à moyen et long terme auprofit des générations futures. Il faut dire la vérité à la populationalgérienne ou notre pays devrait rencontrer de vives tensions budgétairesente 2017/2020.
L’Algérie a un répitde seulement trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions sociales 2018/2020. Alors que faire pour maintenir le niveau des réserves echange à un niveau acceptable qui tient la valeur du dinar car à 20/30milliards de réserves de change la cotation officielle du dinar serait àplus de 200 dinars un dollar. Comment compresser les rubriquesimportation de biens et services, dynamiser les rentées annuelles de Sonatrachqui dépendront à la fois de la forte consommation inférieure, de la concurrenceinternationale et des cours futurs, sur lesquels l’Algérie n’a aucune emprise ?Car l’annonce euphorique des gouvernements précédents d’une sortie de devisesen biens et services de 30 milliards de dollars/an entre 2017/2018 est irréalisable.
En effet , nos calculslargement publiés dans la presse nationale et internationale à partir desstatistiques douanières donc officielles, année par année en janvier 2017(voir www.golgle.fr) ,montrent qu’entre 2000/2016 les sorties de devises de biens ont étéd’environ 520 milliards de dollars( 560 milliards de dollars à juillet 2017) , plus les services 120/140 souvent oubliés dans les déclarationsofficielles ( 10/11 milliards de dollars/an entre 2010/2016) et lestransferts légaux de capitaux de plus de 730 milliards de dollars , pourune entrée de devises d’environ 850 milliards de dollars, ladifférence » étant les réserves de change au 31/12/2016 de 114milliards de dollars et de 105 milliards de dollars juillet2017.Avec ce niveau des réserves de change bien qu’en baisse, comme j’ai eu àl’affirmer dans vos colonnes, l’Algérie en ce mois de septembre 2017, ne connait pas encore de crisefinancière mais une crise de gouvernance.
Maisle risque sans correction de l’actuelle politique économique et notammentindustrielle dont le résultat est mitigé ces dernières années contrairement àcertains discours démentis par le terrain, est d’aller droit vers le FMIhorizon 2018/2019 ou cohabiteront crise financière et crise de gouvernance.qu’aucun un patriote ne souhaite